«Le secrétariat général de l'UMT a pris note avec profonde déception du transfert par le gouvernement du projet de budget au parlement sans prendre en considération les revendications de la classe ouvrière dans le projet où la dimension sociale est absente au profit de l'orientation gouvernementale de rééquilibrage des indicateurs financiers et comptables», affirment les responsables de la centrale syndicale. Ces derniers critiquent également la volonté de l'Exécutif d'aller vers l'adoption «d'une réforme de retraite d'une manière unilatérale au détriment des positions et propositions de l'UMT». C'est pour toutes ces raisons que le syndicat a décidé de saisir le chef de gouvernement à travers un mémorandum. Il s'agit pour les syndicalistes de rappeler à Benkirane la liste des «revendications les plus pressantes de la classe ouvrière nécessitant un traitement urgent et sans délai». Plus concrètement, le syndicat réitère sa demande d'une hausse généralisée des salaires ainsi que l'amélioration des revenus des salariés du privé à travers un allègement de la pression fiscale sur les salaires. La revalorisation des allocations familiales, le parachèvement de la mise en œuvre de l'accord du 26 avril 2011 ainsi que l'abrogation de l'article 288 du code pénal figurent également dans le dossier revendicatif. L'UMT hausse le ton en appelant l'ensemble des salariés et fonctionnaires «à se mobiliser contre les projets de lois rétrogrades, notamment le projet de budget examiné actuellement par le parlement». Il faut préciser que le dernier round du dialogue social remonte au mois de juin dernier. Les partenaires sociaux avaient examiné la possibilité pour le gouvernement de revoir le seuil des salaires exonérés de l'IR et l'harmonisation des allocations versées par la CNSS (Caisse nationale de sécurité sociale) pour les enfants d'une même famille. Si certaines revendications ne nécessitent pas une disposition particulière dans le budget puisqu'elle relève du domaine règlementaire, d'autres, cependant, comme la baisse de l'IR sur salaires, étaient attendues par des syndicats dans le projet de loi de finances 2016. Un projet où il n'est pas question, du moins pour le moment, d'une baisse de l'imposition des salaires.