Ainsi, il en ressort que le Maroc et l'Ethiopie seraient les deux seuls pays à avoir émis des engagements nationaux suffisants et adéquats pour contenir le réchauffement climatique à 2 degrés d'ici à 2100. En effet, selon l'étude, pour limiter la hausse des températures à 2 degrés, «les gouvernements doivent renforcer sensiblement» leurs objectifs, «ils doivent réduire collectivement les émissions mondiales de 12 à 15 gigatonnes d'équivalent CO2 (GtCO2eq) supplémentaires d'ici à 2025, et de 17 à 21 GtCO2eq d'ici à 2030». A noter que les émissions de gaz à effet de serre sont actuellement d'environ 50 GtCO2eq par an. Si les ambitions à l'horizon 2030 étaient maintenues à leur niveau actuel, «contenir le réchauffement sous les 2 degrés pourrait devenir infaisable» et le limiter à 1,5 degré serait «hors d'atteinte», estime Bill Hare, membre d'un des centres de recherche de Climate Action Tracker, dans un communiqué. Et si le Maroc et l'Ethiopie tirent leur épingle du jeu avec un résultat «suffisant», l'analyse des 15 engagements nationaux (représentant 64,5% des émissions mondiales) par Climate Action Tracker fait état de sept «inadéquats» (Australie, Canada, Japon, Nouvelle-Zélande, Singapour, Corée du Sud, Russie) et six «moyens» (Chine, Union européenne, Mexique, Norvège, Suisse, Etats-Unis). «La plupart des gouvernements qui ont déjà soumis leur engagement (de réduction des GES) doivent revoir leurs ambitions à la lumière de l'objectif mondial et, dans la plupart des cas, ils devront les renforcer. Ceux qui travaillent toujours sur leurs objectifs doivent faire en sorte qu'ils soient aussi ambitieux que possible», a souligné, pour sa part, Niklas Höhne du NewClimate Institute, un autre centre de recherche membre du CAT. A noter que, selon l'étude, les dix principaux émetteurs de gaz à effet de serre qui n'ont pas encore annoncé leurs objectifs sont l'Inde, le Brésil, l'Iran, l'Indonésie, l'Arabie Saoudite, l'Afrique du Sud, la Thaïlande, la Turquie, l'Ukraine et le Pakistan. Ils sont responsables au total de 18% des émissions mondiales. De même, au 1er septembre, seulement 56 pays, responsables d'environ 65% des émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES), à l'origine du réchauffement climatique, avaient remis leurs objectifs de réduction d'émissions à l'ONU. En ce sens, le monde est toujours sur la trajectoire d'une hausse de 2,9 à 3,1 degrés d'ici à 2100.