Les interventions de deux organisations internationales ont fait forte impression lors des travaux de la 60ème session de la commission des droits de l'Homme à Genève. La Jeunesse étudiante catholique internationale et l'Internationale démocrate chrétienne ont parlé d'une seule voix pour dénoncer les exactions que fait subir le polisatio aux populations des camps de Tindouf. Le polisario a enregistré une cuisante défaite en Suisse. Désormais, il lui sera difficile de maquiller plus longtemps la réalité. Les témoignages accablants fusent de toutes parts. Les marques corporelles des tortures sont indélébiles. Les déportés racontent leur expérience douloureuse. Les ONG internationales passent à l'assaut. Il est difficile de soupçonner la Jeunesse étudiante catholique internationale (JECI) d'être affiliée au Maroc. L'impact de sa position n'en est que plus percutant. La voix de son représentant, Alex Owana, n'en a été que plus saisissante. Ce dernier s'est adressé en des termes très clairs au président de la 60ème commission des droits de l'Homme à Genève. Il a commencé par attirer son attention «sur les situations de violation massive des droits de l'Homme, de déportations forcées, de torture, de traitement inhumain et d'exécutions sommaires dont font face les populations dans les camps de Tindouf en Algérie». Le représentant de la JECI va plus loin : «les populations dans ces camps sont prises en otage et soumises à des arrestations et détentions arbitraires et systématiques, au nom de l'autodétermination, orchestrées par un système policier et sécuritaire dont on ne peut qualifier l'ensemble des exactions». Une oreille marocaine est habituée à ces propos, mais pour des représentants des droits de l'homme, c'est à un exercice de désillusion qu'ils sont invités. Bernés longtemps par la propagande indépendantiste des polisariens, ils sont brutalement confrontés aux victimes de ceux qui leur avaient vendu la cause d'un peuple qui lutte pour son autodétermination. C'est sur ces victimes qu'a insisté dans son intervention un représentant de l'Internationale démocrate du centre, Internationale démocrate chrétienne (IDC). Il est encore plus difficile de soupçonner l'IDC, présidée par le Premier ministre espagnol sortant, José Aznar, de sympathie avec le Maroc. Pourtant c'est en son nom que s'est exprimé Ahmed Lakhrif. Il a particulièrement attiré l'attention des auditeurs sur la traite des enfants. «Nous considérons que la soit disant déportation par le polisario de milliers d'enfants sahraouis vers Cuba constitue un anachronisme au siècle où nous vivons.» Il s'insurge contre cette «pratique tant abjecte qu'inacceptable» qui utilise les enfants comme un moyen de pression pour contraindre leur famille à rester dans les camps de Tindouf. Les témoignages des déportées par le polisario du Sahara marocain vers Cuba sont ceux qui émeuvent le plus l'opinion publique internationale. Celui de Fatimatou Mansour a même réussi à traverser les murs du siège de la commission des droits de l'Homme à Genève pour loger dans le plus grand quotidien genevois : “La Tribune de Genève“. Dans un article intitulé “Du désert aux Caraïbes, les déportés du Sahara“, Antoine Maurice a retracé la tragédie vécue par Fatimatou Mansour. Celle-ci se souvient encore du jour où deux hommes sont descendus d'une jeep pour “parfaire son éducation“. Elle avait douze ans à l'époque. Elle a vécu en silence pendant vingt ans cet arrachement. Qui l'aurait crue? Aujourd'hui, elle parle au nom de «milliers d'enfants qui ont été déportés». Et cela se sait désormais. Comment un groupe qui fait la traite des enfants peut-il vendre une cause indépendantiste ? Il n'y a vraiment que les dupes qui s'acharnent à se détourner de la face inqualifiable du polisario.