Ses voisins qui l'ont rejoint, l'après-midi du dernier jour du mois de mai, le sollicitaient de leur raconter ce qui s'est passé. À haute voix, il se contentait de répondre : «Elle s'est suicidée, ma femme s'est suicidée». Les voisins sont rentrés chez lui pour remarquer le cadavre de la femme pendu au plafond par une corde en plastique. L'un des voisins a pris l'initiative d'alerter par téléphone les gendarmes qui se sont dépêchés aussitôt sur les lieux. Ils ont également remarqué que l'épouse, âgée de trente-trois ans, mère d'un enfant, semblait s'être pendue. Le cadavre a été évacué vers la morgue pour être autopsié. Effectivement, le médecin légiste a conclu dans son rapport d'autopsie que la mort est survenue suite à un suicide. Affaire classée donc ? Que nenni. Les enquêteurs de la gendarmerie royale n'ont pas cru à la version de suicide. Et pour cause, ils ont remarqué que la hauteur du plafond ne permettait pas à la défunte de se suicider. De plus, l'époux de la défunte leur a déclaré qu'il était en compagnie de sa mère quand il a découvert sa femme corps sans vie. Au contraire, sa mère a affirmé qu'elle était dans les champs. Une contradiction qui a mis la puce à l'oreille des enquêteurs. C'est ainsi qu'ils ont décidé de convoquer une fois encore l'époux, âgé de quarante-quatre ans, pour le soumettre aux interrogatoires. En le martelant de questions, il a fini par jeter l'éponge, avouant que sa femme ne s'est pas donné la mort, mais qu'elle a été tuée. Par qui ? Lui-même. Pour un oui ou un non, il maltraitait sa femme. C'est ce qui s'est passé le jour du crime. Quand elle a refusé d'aller en sa compagnie aux champs pour l'aider arguant qu'elle devait terminer la vaisselle, il l'a frappée violemment avec une corde. Après quoi, il est parti aux champs en compagnie de sa mère. Pas moins d'une demi-heure, il est retourné à la maison tout en laissant sa mère aux champs. Il est rentré chez lui pour reprendre à violenter sa femme. À un moment donné, il l'a étouffée par la corde par laquelle il la frappait. Il ne l'a relâchée qu'une fois qu'elle a perdu connaissance et qu'elle a rendu l'âme. Puis il a inventé cette histoire de suicide pour se tirer d'affaire. Le mis en cause a été arrêté et traduit devant la justice à Fès.