ALM: Le regroupement d'autant d'acteurs du secteur de l'emploi dans une seule initiative est quasi inédit, augurerait-il d'un nouvel engagement, d'une nouvelle stratégie de l'Anapec pour lutter contre le chômage des jeunes ? Anas Doukkali : C'est une première dans la région du Grand Casablanca où on réunit tant d'acteurs institutionnels, économiques et sociaux qui se sont engagés dans le processus de création et de promotion de l'emploi dans la région. Les conventions signées portent sur la création de 8.700 emplois à l'horizon 2017, l'amélioration de l'employabilité de 7.700 bénéficiaires à travers des actions de formation dans le cadre du programme Taehil, ainsi que la sensibilisation et l'accompagnement des jeunes de la région dans l'entrepreneuriat. Nous avons toujours adopté une approche partenariale que ce soit dans l'accompagnement des entreprises dans la satisfaction de leurs besoins en ressources humaines ou dans la promotion de l'entrepreneuriat.
Quels seront les secteurs qui emploieront le plus selon les termes de ces conventions ? Les conventions à signer concernent plusieurs secteurs comme l'automobile (Sews Cabind avec 1.750 postes), l'offshoring (Intelcia avec 500 postes), la restauration (KFC et McDonald's avec 1.250 postes) et le secteur tertiaire (Sindipark et Ikéa avec 600 postes).
Quel rôle jouera le secteur privé au juste et quels étaient les critères de choix des entreprises partenaires ? Le secteur privé reste un acteur incontournable sur le marché du travail au Maroc. Les entreprises partenaires ont montré des besoins importants en ressources humaines et ont voulu bénéficier de l'accompagnement de l'Anapec tout au long de leur processus de recrutement quel que soit le profil recherché.
L'objectif de 8.700 postes d'emploi dans la région du Grand Casablanca à l'horizon 2017 semble plutôt ambitieux, pensez-vous qu'il soit réaliste ? Vu l'étendue des besoins de nos entreprises partenaires en ressources humaines et l'importance des investissements qu'elles ont engagés, le chiffre reste réalisable même si ambitieux. Cela revient également à l'importance économique de la région du Grand Casablanca qui représente un bassin important de l'emploi contribuant au PIB national de l'ordre de 20% et disposant d'une population en âge d'activité dépassant les 63%.
Cette première initiative dans la région du Grand Casablanca sera-t-elle suivie d'autres du même type dans d'autres régions du Maroc ? Certainement. L'Anapec accompagne la dynamique économique partout au Maroc et a déjà signé des conventions avec plusieurs investisseurs à Tanger, Kénitra, Marrakech, etc. Il est à noter que dans le cadre des initiatives locales pour l'emploi lancées par le ministère de l'emploi et des affaires sociales, l'Anapec a initié plusieurs initiatives locales en partenariat avec des acteurs locaux à Guercif, Taza, Sidi Slimane, Errachidia, Al Haouz et bientôt Al-Hoceïma à travers la signature de plusieurs conventions de partenariat entre l'Anapec et ses partenaires publics et privés. L'objectif est l'amélioration de l'employabilité des chercheurs d'emploi grâce à des actions de formation qualifiante et l'appui à l'auto-emploi à travers des partenariats locaux avec l'INDH et des partenariats régionaux, en plus de l'amélioration de la proximité avec l'ouverture d'agences annexes et espaces emploi.