C'est à partir de ce vendredi que des hommes d'affaires marocains entameront leur mission de prospection en Arabie Saoudite. La Banque centrale populaire, les Eaux minérales d'Oulmès, le Groupe Lazrak immobilier et d'autres entreprises exploreront, jusqu'au 10 avril, les opportunités économiques de Djeddah, Médine et la Mecque. Ce voyage, initié par le Conseil d'affaires maroco-saoudien de la CGEM, permettra de dynamiser le partenariat dans des domaines stratégiques, entre autres, les finances, les assurances, les industries et la promotion immobilière. Principale finalité : le renforcement des relations économiques et commerciales ainsi que le partage d'expérience. Une ambition qui nous a été dévoilée par Khalid Benjelloun, président du Conseil maroco-saoudien. Contacté par ALM, M. Benjelloun a indiqué que la délégation marocaine aura pour mission de promouvoir les atouts du marché national, et ce en mettant en exergue les opportunités d'investissement qu'offre le Maroc. «D'énormes opportunités d'affaires restent jusque-là inexploitées entre les deux Royaumes. C'est dans cette perspective que nous voulons informer nos partenaires du potentiel économique et industriel dont regorge le Maroc et profiter entre autres des avancées saoudiennes enregistrées dans plusieurs domaines», souligne le président du conseil. Les hommes d'affaires marocains examineront, avec leurs homologues saoudiens, les problématiques auxquelles ils sont respectivement exposés. Outre les rencontres professionnelles, la délégation visitera des projets structurants, en l'occurrence la ville économique et industrielle du Roi Abdelaziz. Sur le plan économique, le Maroc et l'Arabie Saoudite n'arrivent toujours pas à retrouver l'équilibre. Le Maroc qui importe plus de 3 milliards de dollars du Royaume saoudien n'exporte, en contrepartie, que 200 millions de dollars. Cet écart considérable ne joue pas en faveur de nos opérateurs économiques. Pour ce faire, les deux parties changent d'orientation et misent sur des secteurs dits «émergents». Citons comme exemple l'agriculture. «L'agroalimentaire est une niche importante. Le Maroc peut servir le besoin de l'Arabie Saoudite qui cherche en ce moment à assurer sa sécurité alimentaire», apprend-on de M. Benjelloun. Le tourisme s'érige aussi en priorité, notamment sous son volet familial qui est toujours sous-développé entre les deux pays. Le Maroc cherche, par ailleurs, à séduire les investisseurs saoudiens par ses visions sectorielles que cela soit dans les énergies renouvelables, dans l'immobilier ou encore à travers ses écosystèmes industriels. Le Conseil d'affaires maroco-saoudien, dont l'actuelle organisation opère depuis 2010, œuvre pour renforcer la coopération économique dans sa globalité entre les deux pays. Des efforts couronnés par l'ouverture d'une ligne maritime reliant Tanger Med à Djeddah et dont la durée de transport ne dépasse actuellement pas les 11 jours. D'autres lignes seront bientôt construites raccordant des ports saoudiens à ceux de Casablanca et Agadir. Le Conseil a également organisé en juin dernier un forum économique ayant connu un grand succès de par la participation des investisseurs saoudiens. Une occasion qui leur a permis d'examiner de près l'état d'avancement du chantier économique marocain. Cette initiative semble donner ses fruits puisqu'une marge d'investisseurs a manifesté son intérêt pour le Maroc, profitant ainsi de sa situation géographique et de son ouverture sur les marchés africains et européens. C'est dans ce sens que de grandes et moyennes entreprises saoudiennes ont manifesté leur souhait de s'installer à «Casa finance City» et à certaines zones et prendre part à la transition financière du Maroc en tant que hub africain. Etant un pays exportateur de capitaux, l'Arabie Saoudite œuvre conjointement avec le Maroc pour la mise en place d'un fonds dédié aux PME. En outre, les deux parties se penchent sur l'élaboration de mécanismes de consultation permanents afin d'étudier les différentes contraintes administratives et logistiques qui peuvent entraver la coopération. Se prépare, en perspective, une deuxième édition du Forum économique maroco-saoudien, accompagné d'un salon. Des manifestations qui se tiendraient bientôt à Ryad et qui connaissent une grande adhésion des opérateurs marocains.