Proche Orient : Malgré la violence persistante dans la région, des responsables des services de sécurité israéliens et palestiniens se sont rencontrés dimanche soir à Ghaza et en Cisjordanie. Ces rencontres, qui s'inscrivent dans le cadre des efforts déployés par l'émissaire américain Anthony Zinni pour parvenir à un cessez-le-feu, se sont tenues au soir de deux attaques palestiniennes qui ont fait un mort, outre leurs deux auteurs, alors que sept Palestiniens ont été capturés dans la nuit en Cijordanie lors de raids de l'armée israélienne. Dimanche matin, un Palestinien a ouvert le feu au pistolet automatique sur des passants à Kfar Saba, tuant une Israélienne et blessant une quinzaine de personnes avant d'être lui-même abattu. Une opération revendiquée par les Brigades des martyrs d'Al-Aqsa, un groupe armé lié au Fatah, le mouvement du président palestinien Yasser Arafat. Quelques heures après, un kamikaze palestinien s'est tué en actionnant sa bombe dans le quartier de colonisation de French Hill, à Al-Qods-Est, occupée et annexée par Israël, faisant une dizaine de blessés légers. Une opération revendiquée cette fois-ci par le Jihad islamique. Dans la nuit de dimanche à lundi, sept Palestiniens ont été capturés en Cisjordanie lors de cinq raids de l'armée et la police israélienne. Selon un porte-parole militaire israélien, deux de ces raids ont été effectués par l'armée en zone A, autonome palestinienne, deux autres en zone B, sous contrôle sécuritaire israélien et le cinquième a été effectué par la police à Al-Qods-Est annexée par Israël. Un commando a opéré notamment une incursion ponctuelle dans le village de Jdeideh, près de Jénine, dans le nord de la Cisjordanie, en zone autonome palestinienne. Le commando a capturé dans la localité deux Palestiniens soupçonnés d'être des membres du mouvement de la Résistance islamique Hamas. Par ailleurs, Anthony Zinni, qui effectue depuis son arrivée une navette entre les responsables israéliens et palestiniens, a rencontré dimanche soir le président de l'Autorité palestinienne à Ramallah, en Cisjordanie. Cela alors que Byniamyn Ben Eliezer, le ministre israélien de la Défense, a estimé que Yasser Arafat est « seul à être en mesure de contrôler la situation sur le terrain », ajoutant qu'Israël « ne se retirera des zones A (les territoires autonomes palestiniens) qu'avec l'assurance que l'Autorité palestinienne prendra la responsabilité d'empêcher les violences et les attentats (anti-israéliens) dans les secteurs évacués ». Il a également affirmé qu'il n'excluait pas « une proclamation d'un cessez-le-feu dans les 48 heures, mais le problème est ce qui se passera après, et surtout son application ». Quelques heures après le retour de M. Zinni, l'armée israélienne s'était retirée des centres urbains palestiniens, mais le retrait n'était pas total, les chars s'étant redéployés dans ou aux abords des zones autonomes. Or, les Palestiniens exigent le retrait de l'armée israélienne de toutes les zones autonomes avant toute discussion de cessez-le-feu. Dimanche après-midi, des chars israéliens ont effectué une nouvelle incursion en zone autonome palestinienne, pénétrant dans le centre de Beit Lahm, à Beit Jala et dans le village autonome d'Al-Doha, en Cisjordanie. Cette incursion a déclenché des affrontements, qui ont fait un mort côté palestinien, un membre des Brigades des martyrs d'Al-Aqsa. A quelques jours de l'ouverture du Sommet arabe à Beyrouth, où doit être examinée, les 27 et 28 mars, la proposition de paix du Prince héritier saoudien entre Israël et les pays arabes, le ministre israélien de la Défense est resté vague sur une éventuelle autorisation que pourrait donner le gouvernement israélien à Yasser Arafat pour s'y rendre. Or, selon Ahmed Maher, le ministre égyptien des Affaires étrangères, les pays arabes «adopteront» l'initiative de paix saoudienne lors du Sommet de beyrouth, même si Israël empêche Yasser Arafat de s'y rendre. Et M. Maher d'ajouter : « nous espérons que le président Arafat participera au sommet et qu'il sera libre de se déplacer ».