Dans le sillage de leur succè lors des élections législatives et professionnelles, les partis de la Mouvance populaire entendent consolider, à l'occasion des communales, leurs performances électorales et conforter leur place de première force politique du pays. Depuis l'annonce de la conclusion d'un accord tripartite réunissant le Mouvement national populaire de Mahjoubi Aherdane, le Mouvement populaire de Mohand Laenser et l'Union démocratique conduite par Bouazza Ikken, la mouvance populaire ne se contente plus de jouer les seconds rôles, mais compte s'affirmer en tant que première force politique du pays. Des données chiffrées lui donnent raison et légitiment cette ambition. Au sein de la première Chambre du parlement, le Mouvement populaire dispose de 27 députés, le MNP 18 sièges et l'Union démocratique 10 sièges. Avec 55 représentants de la nation, ce bloc devient la première force au Parlement. Conscients de leur force, les dirigeants de ces trois formations, redoublent leurs efforts en vue de rester unis durant ces communales. Les prémices de cette alliance sont apparues bien avant les élections législatives du 27 septembre 2002, dont les résultats ont doté ces partis d'une réelle importance. L'adhésion officielle de l'Union démocratique (UD), à l'action unitaire initiée par Mahjoubi Ahardane et Mohand Laenser, leur apporte un souffle nouveau. Lors des dernières élections professionnelles, cette coalition a ainsi réussi à remporter plus d'un quart des sièges. Soit un total de 25 postes de présidents : 12 MP, 7 UD et 6 MNP. Forte de ses acquis, chaque composante de ce bloc a décidé d'agir seule, dans un premier temps, avant de s'unir lors de la constitution des bureaux des communes et des conseils des villes. Le Mouvement populaire présente 93% des listes d'arrondissements, 76 % des listes concernant les villes ayant moins de 500.000 habitants et 22% des candidats dans les agglomérations de moins de 25.000 habitants. Le MNP, qui vient en deuxième position en termes de couvertures en pourcentage par parti et par type de circonscription électorale, présente 83% dans les six grandes villes, 75% des listes et 14% pour les circonscriptions concernées par l'uninominal. Ce dernier taux est semblable à celui de l'UD, qui présente également 54% de listes dans les arrondissements et 76% de listes dans les autres villes. Bien entendu, pour les partis de la Mouvance populaire , la question des programmes politiques reste secondaire par rapport aux aspects de la campagne électorale. Mahjoubi Aherdane, n'a pas manqué de souligner ce fait, dans un entretien récent, en minimisant l'importance du programme de son parti, soulignant qu'il a été procédé à l'élaboration de plusieurs programmes depuis l'indépendance «sans qu'ils soient pour autant concrétisés». «Les programmes restent noir sur blanc», a-t-il dit en affirmant que la résolution des problèmes dont souffre le Maroc ne réside pas dans l'élaboration de programmes électoraux, mais bien dans leur mise en application et dans la méthode de gestion et de contrôle adoptée à cette fin. Sachant qu'il ne s'agit plus d'une mouvance rurale, il a été convenu en ce qui concerne les villes ayant des populations dépassant les 25.000 habitants, dans lesquelles seront présentées des listes de candidatures, de laisser la porte ouverte à toutes les alliances possibles. Pour le MP, certaines personnes s'imposent, comme Omar Bahraoui, à Rabat, et Driss Sentissi, président sortant de la Communauté urbaine de Salé. Mais, toujours est-il que la désaffection des citoyens constitue un des défis majeurs pour ces trois partis. Un fait, justifié par Mohamed Hassi, membre de l'Union démocratique (UD), qui a estimé, dans une intervention sur «2M», par «la faiblesse et l'irresponsabilité de certains élus locaux». Un fait qui a été confirmé par Fatima Mostaghfir, membre du bureau politique du MNP, qui a annoncé à la même chaîne de télévision que le conseiller communal «doit être hautement qualifié, avoir le sens de responsabilité et avoir une connaissance approfondie de l'entourage dans lequel il travaille», alors que sur le terrain, lors de l'opération de dépôt de candidatures, les autorités locales relevant de la province de Kelaât Sraghna ont suspecté l'existence de fausses signatures dans le dossier présenté par Mohamed Chaïbi, député et président de la municipalité de Benguerir, de tendance Mouvement Populaire (MP) et l'ont arrêté. Mais, est-ce suffisant pour jeter le discrédit sur l'ensemble des candidats de cette mouvance ? Seul le verdict des urnes nous le fixera.