Des gens de mauvaise foi se portent candidats dans plus d'une liste, alors que d'autres procèdent au détournement des cartes d'électeurs. Tous les beaux discours et toutes les bonnes intentions ne peuvent, dans certains cas, effacer des traditions de malversations ancrées dans certains milieux. Le ministère de l'Intérieur vient d'annoncer que le nombre de candidatures rejetées dans le cadre des élections du 12 septembre, a atteint 7 candidatures : six listes à Laâyoune, Dakhla, Mohammédia et Sidi Youssef Ben Ali et une candidature individuelle dans la province de Guelmim. Dans le cadre des attributions des autorités administratives locales en vertu du code électoral, en qui concerne le rejet des candidatures non conformes à la loi, et après réception de toutes les candidatures et enquête à leur sujet, il a été constaté que certaines personnes figurent dans plusieurs circonscriptions ou dans des listes différentes, ce qui a motivé le rejet de leur candidature, en vertu de l'article 46 du code électoral. A Mohammédia, à titre d'exemple, un candidat s'est inscrit, à la fois, dans les listes du Parti national démocrate et du Parti socialiste démocratique. Les autorités ont procédé à l'annulation de la deuxième liste. Un fait qui pourrait susciter la réaction du PSD, lequel peut toujours recourir, selon certains avocats, à la justice pour dommage et intérêts. La personne concernée pourrait, à cet effet, faire l'objet d'une arrestation et serait même obligée de payer une amende, même si, au fond, la formation de Issa Ouerdighi assume une part de responsabilité, notamment en ouvrant leurs listes à des personnes qui transgressent la loi. Autre problème, non moins important, des fonctionnaires, un auxiliaire d'autorité et un électeur dans la commune de Ras El Aïn à Settat, impliqués dans le détournement de cartes d'électeur, sont déférés devant la justice. Lors de l'opération de retrait des cartes d'électeur dans la circonscription 23 de la commune Ras El Aïn, les autorités provinciales ont découvert que des cartes d'électeur de la circonscription 22 manquaient. Les soupçons se sont portés alors sur un électeur qui retirait sa carte. Saisies de l'affaire, les autorités administratives locales ont sommé l'électeur en question à rendre les cartes manquantes. Ce dernier a accédé à la demande des autorités, mais après vérification et contrôle, il s'est avéré que 66 cartes d'électeur manquaient toujours. Après avoir été avisés, les services de la gendarmerie royale ont mené une enquête sur le terrain pour élucider cette affaire. Les premiers éléments de l'enquête ont montré que des fonctionnaires, un auxiliaire d'autorité et l'électeur en question sont impliqués dans le détournement de ces cartes, à l'instigation du fils de l'un des candidats aux prochaines élections dans la commune de Ras El Aïn. Bref, plus le pays s'achemine vers la démocratie, plus les manœuvres de fraude deviennent risquées.