Le chef de gouvernement sera ce mardi l'hôte de la Chambre des représentants dans le cadre des séances mensuelles de questionnement sur la politique publique. Le hic, c'est que Abdelilah Benkirane et les députés de la majorité et ceux de l'opposition vont débattre de cinq thématiques. La majorité composée des partis du PJD, du RNI, du MP et du PPS a choisi de parler des indicateurs et classements du Royaume à l'échelle internationale. Du côté de l'opposition, le PAM débattra de la parité alors que l'Istiqlal évoquera les mesures gouvernementales de soutien aux petites et moyennes entreprises. Pour leur part, l'USFP et l'UC ont choisi respectivement les problématiques du chômage et du système éducatif. Si l'on veut bien comprendre que chaque groupe parlementaire veuille interpeller le chef de l'Exécutif sur un sujet de son choix, le manque de coordination, notamment entre les forces de l'opposition, est beaucoup moins compréhensible. Ainsi, chaque groupe parlementaire de l'opposition va interroger Benkirane sur un sujet différent alors que la majorité a opté pour une seule et unique thématique. Les séances mensuelles sont destinées, in fine, aux citoyens mais l'on se demande bien comment un téléspectateur suivra de bout en bout un débat qui passe d'une thématique à une autre sans aucun lien direct en seulement deux heures. Alors que chaque partie garde le droit légitime et tout à fait légal d'opter pour la thématique qu'il juge importante. L'efficacité et l'utilité d'une séance à thématiques multiples sont sérieusement remises en cause. A noter enfin que les séances mensuelles se déroulent en vertu de l'article 100 de la Constitution disposant que «les réponses aux questions de politique générale sont données par le chef de gouvernement. Une séance par mois est réservée à ces questions et les réponses y afférentes sont présentées devant la Chambre concernée dans les trente jours suivant la date de leur transmission au chef de gouvernement».