Ces célébrations qui ont débuté le 20 novembre dernier ont été clôturées en apothéose par un colloque international hier, mercredi, au centre de conférences de Skhirat, près de Rabat. Plus de 600 participants, comprenant des experts nationaux et internationaux, ont échangé et débattu autour de la thématique «Cent ans d'urbanisme au Maroc: défis et perspectives». Avant-gardiste et structurant, le dahir du 19 avril 1914, première loi relative à l'urbanisme au Maroc, a marqué le début d'un siècle de législation et d'initiatives dans ce sens. «Les conditions de promulgation de ce dahir ont changé. Nous devons aujourd'hui revoir la législation dans le domaine de l'urbanisme et élaborer une nouvelle loi aux contours plus clairs», a déclaré Mohand Laenser, ajoutant que cette loi devra être «la base d'une politique urbaine globale, cohérente et anticipative». Le Maroc a, en effet, connu de profondes modifications sur le plan territorial au cours des dernières décennies résultant essentiellement de l'évolution rapide de l'urbanisation. Le taux d'urbanisation qui n'était que de 8% au début du 20ème siècle, est de 62% aujourd'hui et devrait atteindre près de 75% à l'horizon 2035. «En matière d'urbanisme, nous avons besoin d'une nouvelle approche plus ambitieuse, pour des réformes globales et structurelles», a noté le ministre. Mohand Laenser a également émis le souhait de pouvoir, à travers ce colloque, jeter un regard objectif sur les cent ans d'urbanisme du Royaume. «Il ne s'agit pas d'une glorification naïve, ni d'un refus catégorique mais d'une évaluation objective de l'expérience du Maroc dans ce domaine», a-t-il déclaré. De son côté, Mohammed Ameur, géographe et député, a rappelé l'accroissement de population que connaît le Royaume, et les défis que cela impose à la gestion du territoire. Indiquant que la population urbaine devrait doubler lors des vingt prochaines années, l'ancien ministre a appelé à une nouvelle politique urbaine efficace, juste et durable. Ce centenaire était l'occasion de dévoiler le nouveau timbre commémoratif de l'évènement par Barid Al Maghrib. Accueilli avec enthousiasme par le ministre de l'urbanisme et de l'aménagement du territoire national, le timbre a été présenté pour la première fois au public alors qu'il n'était qu'au stade de maquette. La représentante des postes du Maroc a noté qu'il devrait être mis en vente dans quelques semaines. Les travaux du colloque qui se sont étendus sur toute la journée du mercredi étaient axés autour de trois panels touchant à «L'urbanisme et la cohésion sociale», «L'urbanisme et la résilience des territoires» et «L'urbanisme et la gouvernance des territoires».