Les femmes sont plus accros aux médicaments sur ordonnance. La consommation de médicaments délivrés sur ordonnance est «nettement plus élevée chez les femmes de tous les groupes d'âge et à toutes les époques». Tel est le principal constat qui ressort d'une étude publiée mardi par le Groupe de coopération en matière de lutte contre l'abus et le trafic illicite de stupéfiants (Groupe Pompidou). Il s'agit là de la première étude à mettre l'accent sur la différence entre hommes et femmes en matière d'automédication. Au Maroc, les abus de médicaments qui concernent moins de 5% de la population n'affichent aucun écart notable selon le genre. Il n'est pas inutile de rappeler à ce sujet qu'une étude menée par le Centre antipoison et de pharmacovigilance Maroc (CAPM) et l'Organisation mondiale de la santé (OMS) avait démontré que 66% des Marocains pratiquaient l'automédication. Celle-ci touche à 60% les femmes contre 40% des hommes. L'automédication concernait des médicaments basiques, mais aussi des antibiotiques, des analgésiques narcotiques, des antiépileptiques. Selon cette même étude, les patients auraient recours à l'automédication par manque de temps ou d'argent pour consulter un médecin ou encore pour pallier temporairement les troubles en attendant un avis médical. A noter que le rapport du Groupe Pompidou s'est intéressé à 17 régions ou pays d'Europe et de la Méditerranée (Allemagne, Chypre, Egypte, France, Grèce, Irlande, Israël, Italie, Liban, Lituanie, Malte, Maroc, Pays-Bas, Pays de Galles, République tchèque, Serbie et Tunisie). Dans certains pays, il existe une différence de taille selon le sexe. C'est notamment le cas en France où 15% des jeunes femmes feraient un usage abusif des médicaments soumis à prescription contre 8% pour les hommes. En Lituanie, près d'une jeune femme sur cinq (19%) abuserait de médicaments contre 7% d'hommes, et aux Pays-Bas elles seraient 11% pour 6% d'hommes. Selon l'étude, la consommation de médicaments délivrés sur ordonnance augmente avec l'âge : la trentaine représente une période à risque «plus probable». Par ailleurs, le rapport souligne que ces abus sont favorisés par la facilité d'acquérir ces médicaments. La source la plus courante reste le médecin, suivi de l'entourage. Les traumatismes et les violences constituent des facteurs à l'origine de l'automédication chez la gent féminine. Le rapport ne manque pas de souligner que la plupart des pays prennent en considération l'usage non médical des médicaments délivrés sur ordonnance dans leur politique nationale en matière de drogues et de médicaments. Cela dit, il n'existe toujours pas en Europe et dans la région méditerranéenne une surveillance uniformisée de l'usage des médicaments.