Le président de la Confédération africaine de football, Aïssa Hayatou, a entamé lundi dernier une visite de travail au Maroc. Il devrait être reçu aujourd'hui par S.M le Roi Mohammed IV. Le président de la Confédération africaine de football (CAF), le Camerounais Issa Hayatou est au Maroc. Arrivé mardi dernier et reçu à l'aéroport Mohammed V par le revenant et l'imposant Mohamed Moufid pour une visite de travail de deux jours, il devrait être reçu, aujourd'hui, par S.M le Roi Mohammed VI. Une réception qui en dit long sur l'attention particulière dont témoigne S.M à cet égard et sa prise en main du dossier. L'entrevue devait se tenir hier lundi, mais a finalement été reportée. À l'ordre du jour de cette visite, le dossier de candidature, quatrième du genre, du Maroc pour abriter le Mondial 2010. Dans un entretien avec le responsable de la CAF, Le ministre de la Jeunesse et des Sports, Ahmed Moussaoui a fait part de la volonté du Maroc d'accueillir la phase finale de la Coupe du monde 2010, soulignant que le Royaume présenterait un dossier solide pour atteindre cet objectif. Une demande qui reste pour l'instant officieuse puisque la candidature officielle n'aura lieu que vers 2004. Cette visite s'inscrit également dans le cadre des préparatifs de la réunion du Comité exécutif de la CAF, prévue pour samedi prochain au Caire. Une éventuelle présentation de Hayatou pour le poste de président de la Fédération internationale de football (FIFA), sera aussi au cœur des discussions entre ce dernier et les responsables marocains. Le passage par le Maroc est obligé. On s'en souvient, c'est au Maroc, et avec son appui, que Issa Hayatou a été nommé président de la CAF. C'était en 1988. Depuis, une certaine froideur a régner entre les deux parties. On lui reprochait son excès de neutralité vis-à-vis de la candidature marocaine pour l'organisation du Mondial 2006, en faveur de celle qui a été présentée par l'Afrique du Sud. Une organisation que l'Allemagne a fini par s'octroyer, aidée en cela par les coulisses du siège de la FIFA à Zurich, transformé en véritable forteresse. Avec cette visite, un air d'embellie entre le Maroc et Issa Hayatou semble souffler. La «réconciliation» est désormais enclenchée. Encore faut-il que, loin de ces considérations, le Maroc soit capable de relever le défi et de présenter un dossier digne du Royaume, le cas échéant. La volonté et l'engagement de S.M le Roi sont acquis. Reste à savoir si nos exécutants suivront. Le président de la CAF a été, pour sa part, on ne peut plus clair le mois d'octobre dernier. S'adressant aux responsables marocains, Hayatou, avait estimé que tant que le Royaume ne dispose pas d'infrastructures adéquates, sa candidature ne fait que porter préjudice aux chances de l'Afrique d'organiser la manifestation la plus prestigieuse dans la planète après les Jeux Olympiques. À cela s'ajoute le fait que le Maroc n'est pas le seul pays à briguer cette organisation. L'Afrique du Sud, qui en est à sa deuxième candidature et forte de ses infrastructures et des moyens qu'elle a engagés, ainsi que l'Egypte, sont également en lice. « Il faut que le Maroc construise au moins trois stades», avait déclaré le président de la CAF à l'époque. La loi de Finances 2002 présentée par le ministre de l'Economie et des finances, Fathallah Oualalou consacre 1,5 milliard de dirhams à la construction de trois stades à Tanger, Marrakech et Agadir. Mais on ignore ce qu'il en est actuellement. Les travaux de construction du complexe de Fès, entamés il y a plusieurs années, sont sur le point d'être achevés. Candidat à trois reprises (1994, 1998 et 2002), le Maroc a toujours essuyé un cinglent revers. Et pour cause. En dépit de la présentation du cahier de charges contenant des projets de constructions et de rénovation des stades devant abriter le Mondial, cela n'était pas convaincant. Le rêve continue. Le concrétiser est une autre paire de manches. À rappeler que la dernière visite de Hayatou dans le royaume remonte à deux ans, dans le cadre des concertations au sujet de la candidature marocaine pour l'organisation de la coupe du monde 2006. Il avait présidé, lors de ce séjour, les travaux du comité exécutif de l'instance continentale et assisté à la finale de la Super-coupe d'Afrique, remportée au complexe sportif Mohammed V par le Raja de Casablanca devant les Ivoiriens de l'Africa sports d'Abidjan (2-0).