On entend beaucoup de choses sur eux, on les décortique, on les analyse, on les catégorise...on parle souvent en leur nom, allant jusqu'à s'improviser «sawt chabab»...mais au fond qui les connaît vraiment ? Qui s'intéresse vraiment à eux sans arrière-pensées, qui les aime sincèrement ? «Kiliminis», «Mcharmlines», «20 Févriéristes», «Ultras»... autant d'étiquettes qu'on utilise avec plus ou moins de bonheur pour désigner certains jeunes, avec plus ou moins de justesse et qui –dans les faits– se révèlent être des cases bien réductrices. «Nos jeunes» sont multiples: catégories sociales, lieux de vie, philosophies, origines... concourent à en faire une mosaïque. A pays pluriel, jeunesse plurielle, pour autant leurs aspirations prioritaires se rejoignent : plus de justice sociale, égalité des chances, dignité, reconnaissance, perspectives d'avenir, libertés individuelles, meilleure répartition des richesses... il faudrait être sourd et aveugle pour ne pas entendre ces attentes. Pour autant, il est tout autant légitime de reconnaître le chemin parcouru depuis 15 ans, même si pour les 15-25 ans il leur est difficile de mesurer ce qui a été accompli, eux qui ont grandi sous cette nouvelle ère... Alors bien sûr, il faut encore plus et encore mieux - d'autant plus qu'à 20 ans on «n'a pas le temps», on est impatient - c'est pourquoi je voudrais sincèrement donner un coup de chapeau à ces jeunes qui, aujourd'hui, ont choisi par l'engagement associatif, par la musique, par l'écriture, par le slam, par l'action... de contribuer à faire bouger, à faire avancer les choses. Ce coup de chapeau ne vient pas d'un contemplateur, encore moins d'un «inspecteur des travaux finis» ou d'un «yaka, fautkon», je parle en connaissance de cause, à partir du terrain... ni jeuniste, ni misérabiliste je m'exprime depuis le «cœur du réacteur» ! Qu'il me soit permis ici de saluer ces jeunes qui ne défraient pas la chronique, qui ne se positionnent pas en donneurs de leçons, qui n'ont pas besoin de défier quiconque pour asseoir une quelque éphémère gloire, qui ne se croient pas obligés de dénigrer, non, ils bossent, ils innovent, et se donnent à fond, pour avancer, pour faire bouger les lignes, tout en allant au bout de leurs rêves ! Je voudrais illustrer mon propos par le défi d'un jeune : il s'appelle Yassine Alaoui Ismaïli, il a entrepris de réaliser un documentaire sur son itinéraire d'enfant d'un quartier populaire de Casablanca : My Rachid, devenu «breakdancer des rues» et aujourd'hui champion du monde dans sa discipline…Il a besoin d'aide pour réaliser son film, aidons le – il le mérite – allez voir le teaser de son clip sur facebook et youtube : «Zero to Hero» (sur yoriyas lilZooTV ) et soutenons- le pour concrétiser son rêve, qui deviendra le nôtre… Pour terminer, je vous conseille de suivre ces jeunes: Faysal Ziza, Redouane Bouwizri, Hamza Elbaz, Anas Oulmidi, Mounir Aznail, Oussama El Bakkali, Mehdi El Bayad, Sabrine Zaroubane, Abdelhak Anajar, Sanaa El Younsi, Meriem Benazzouz, Tarik Mounim, Mehdi El Boudra, Mouad Ichchou, Hiko Fadel … Ils feront l'année 2015 grâce à leurs projets. Parions sur nos jeunes !