Présidé par l'écrivain sénégalais Alioune Badara Bèye, le jury a remis, samedi 16 août, à Asilah, le prix Tchicaya U Tam'si au poète ivoirien Josué Guebo pour son recueil de poésie «Songe à Lampedusa». Lequel a été choisi parmi les 103 candidats représentant les quatre coins du monde. Connu par son engagement, grâce à ses écrits, en faveur de la cause africaine, Josué Guebo veut grâce à son nouveau recueil attirer l'attention sur les risques encourus par les candidats africains à l'émigration clandestine vers l'autre rive européenne. «Le recueil «Songe à Lampedusa» est un long chant, un cri lyrique fixé dans la mémoire collective de l'Africain. L'Odyssée d'un mythe chantée par une plume alerte et suave à la fois, démontre les qualités poétiques de ce jeune auteur», a affirmé Alioune Badara Béye. Décerné tous les deux ans, ce prix de poésie africaine a été créé juste après la mort, en 1989, de Tchicaya U Tam'si, qui était de son vivant un amoureux de la ville d'Asilah et l'un des fidèles participants à son Moussem culturel. Selon le secrétaire général de la Fondation du Forum d'Asilah Mohamed Benaïssa, l'idée de la création de ce prix lui est venue alors qu'il assistait aux funérailles de l'écrivain et poète congolais, et ce, comme ministre de la culture et représentant à l'époque de Feu SM le Roi Hassan II. «Tchicaya U Tam'si a consacré sa vie à plaider et à œuvrer pour le rapprochement entre les écrivains et artistes africains et à jeter des ponts de communication avec les intellectuels d'autres continents», a-t-il tenu à préciser. Intervenant à cette occasion, Josué Guebo s'est dit très fier de remporter ce prix, créé pour saluer la mémoire de l'écrivain et poète congolais, Tchicaya U Tam'si. «C'est une figure emblématique de l'histoire et de la littérature africaines», a souligné Josué Guebo. Né le 21 juillet 1972, à Abidjan, le lauréat de ce dixième prix est docteur en histoire et philosophie des sciences. En plus de son poste d'enseignant chercheur à l'Université de Cocady, Josué Guebo est membre de la Société ivoirienne de bioéthique d'épistémologie et de logique (SIBEL) et président de l'association des écrivains de Côte d'Ivoire (AECI). Il a à son actif quatre autres recueils de poésie, notamment «L'or n'a jamais été un métal», «D'un mâle quelconque», «Carnet de doute» et «Mon pays, ce soir».