Les illuminés de tout poil ont trouvé de grands terrains de jeu en Syrie et en Irak pour jouer aux émirs autoproclamés. Dans cette configuration, les Marocains qui se disent «jihadistes» tiennent le haut du pavé. Ils sont chefs de katibas, Big Boss de groupes armés qui battent la campagne et sèment la mort, avec toujours le même refrain, revenir un jour au pays, et passer à l'acte. Dernière figure qui émerge du lot ces derniers jours, Kokito, de son vrai nom Mohamed Hamdouche. Le natif de Fnideq, âgé de 28 ans, est monté en grade et se voit confier les clefs d'une brigade de ce qu'il est convenu d'appeler aujourd'hui «l'Etat Islamique». Lui qui tenait un commerce dans le Nord du pays ne sera pas déphasé pour gérer sa petite entreprise en Syrie. Mais il n'est pas le seul. D'autres Marocains, qui ont fait l'Afghanistan, ont rejoint la Syrie et l'Irak et jouent sur la réputation des «jihadistes marocains» pour se faire une place en enrôlant d'autres jeunes marocains. On parle aujourd'hui de presque 2.000 «combattants» en terre syrienne. On sait qu'il y a des recruteurs de l'ombre et des cellules dormantes sont démantelées par la police marocaine. Mais c'est le retour de ces «activistes» qui pose problème. Car ils finissent, un jour ou l'autre, par rentrer au bercail, gorgés des idéologies jihadistes du terrain. Les autorités marocaines ont déjà mis en place toute une stratégie pour lutter contre ces individus et surtout anticiper leur retour. Rassurant.