C'est confirmé. Le taux directeur demeurera inchangé. «Tenant compte d'une prévision centrale de l'inflation en ligne avec l'objectif de stabilité des prix dans un contexte marqué, malgré un début de reprise des activités non agricoles, par des incertitudes tant au niveau interne qu'externe, le conseil a décidé de maintenir inchangé le taux directeur à 3%, tout en continuant à suivre de près l'ensemble de ces évolutions», a précisé, mardi à Rabat, Abdellatif Jouahri à l'issue de la réunion trimestrielle de Bank Al-Maghrib. Quant à la croissance, elle devrait se situer entre 2,5 et 3% en 2014. Un taux dû, selon le gouverneur de la banque centrale, à une baisse de la valeur ajoutée agricole, alors que le rythme de progression des activités non agricoles devrait s'améliorer pour s'établir autour de 4%. «Dans ces conditions, l'output gap non agricole devrait continuer, selon les estimations de BAM, à évoluer à des niveaux négatifs au cours des prochains trimestres, présageant ainsi de l'absence de tensions inflationnistes émanant de la demande», a-t-il expliqué. En ce qui concerne l'inflation, elle devrait s'établir à 0,9% en 2014, à 1,3% en moyenne sur l'horizon de prévision et à 1,5% au terme de cet horizon, soit le troisième trimestre 2015. Pour sa part, l'inflation sous-jacente devrait rester en deçà de 2%. Ces prévisions d'inflation sont établies sur la base des décisions prises par le gouvernement concernant les subventions unitaires de certains produits pétroliers et la hausse du SMIG et du salaire minimum dans la fonction publique. Sur le marché du travail, la situation s'est dégradée au 1er trimestre puisque le taux de chômage s'était accru de 0,8 point de pourcentage à 10,2%. S'agissant des finances publiques, le déficit s'est établi à 30,7 MMDH à fin avril dernier au lieu de 20,3 MMDH à la même période en 2013. «Cette évolution reflète l'augmentation de 10,3% des dépenses globales, suite à une progression de 50,1% de celles d'investissement, alors que les charges de compensation se sont inscrites en repli de 5,5%», a estimé M. Jouahri. En parallèle, les recettes ordinaires ont reculé de 0,1% en raison de la diminution de 23,7% de recettes non fiscales, le produit fiscal ayant progressé de 2%, suite notamment à la hausse de 11,2% des rentrées au titre de l'IS. A fin décembre 2014, le déficit budgétaire devrait se situer, selon les projections de la loi de Finances 2014, à 4,9 % du PIB après 5,5% en 2013. A son tour, le déficit commercial de biens s'est chiffré à 84,9 MMDH à fin mai 2014, contre 83,2 milliards à la même période en 2013. Parallèlement, les importations se sont accrues de 3,6% en liaison avec la hausse des approvisionnements en produits alimentaires, notamment le blé. Par contre, les recettes de voyages se sont améliorées de 3,2% alors que les transferts des MRE ont régressé de 1,6% et les flux nets des IDE ont reculé de 18%. Ceci étant, l'analyse des indicateurs monétaires montre une accélération du rythme d'accroissement de l'agrégat M3 de 3,2% au 1er trimestre 2014 à 4,2% en avril, l'écart monétaire restant toutefois à un niveau négatif indiquant une absence de pressions inflationnistes émanant de la sphère monétaire. En parallèle, le rythme de progression du crédit bancaire s'est amélioré de 3,8% à 4,4% et devrait se situer à 4,5% au terme de 2014.