Alors que les négociations entre le chef de gouvernement et le RNI atteignent les stades décisifs, des jours difficiles se profilent à l'horizon pour le numéro un de l'Exécutif qui devra convaincre ses anciens alliés des résultats des tractations. Car si le traitement des médias et l'intérêt de l'opinion publique ces dernières semaines se sont focalisés quasi exclusivement sur les rounds de négociations entre Benkirane et Mezouar, il n'en demeure pas moins que les prochaines rencontres entre Benkirane et ses alliés, à savoir le Mouvement populaire et le PPS (Parti du progrès et du socialisme), seront tout aussi importantes. Des interrogations se font de plus en plus nombreuses sur la capacité du chef de gouvernement à convaincre ces deux partis d'une redistribution des cartes au sein de la majorité et au gouvernement. Une chose est sûre en tout cas. Les deux alliés du PJD ne sont pas systématiquement informés de l'évolution des négociations pour la formation d'une nouvelle majorité avec le RNI. La dernière sortie de Mohamed Nabil Benabdellah, secrétaire général du PPS, avait surpris plus d'un, notamment parmi ses alliés au gouvernement. En marge d'une manifestation organisée par son parti à Bouznika quelques jours auparavant, Benabdellah avait montré des signes d'impatience laissant entendre que les négociations avec le RNI avaient pris beaucoup de temps. L'impatience du PPS est compréhensible dans la mesure où toutes les lectures et les analyses s'accordent à dire que ce parti pourrait être le plus grand perdant d'un gouvrnement Benkirane II. Quant au Mouvement populaire, ses dirigeants observent depuis quelques semaines déjà le silence. Cependant certaines figures du parti avaient déclaré au début des tractations pour la formation d'une nouvelle majorité que la répartition des portefeuilles ministériels devra se faire selon «le véritable poids» de chaque parti au Parlement. Le MP dirige actuellement cinq ministères, à savoir l'Intérieur, le Tourisme, la Jeunesse et les Sports ainsi que la Modernisation de l'administration. Ce sont là autant d'éléments qui montrent que Benkirane aura du pain sur la planche durant les prochains jours pour convaincre ses alliés des résultats des négociations avec le RNI. Par ailleurs, le chef de gouvernement entamera probablement de nouvelles tractations tout aussi dures.