Invité à Dubaï, président du Comité d'organisation de la Coupe du monde 2006, Franz Beckenbauer, a critiqué le principe de l'alternance adopté par la FIFA pour l'organisation de la Coupe du Monde. «L'Europe ne peut pas attendre 24 ans pour accueillir une Coupe du monde», a déclaré, avec beaucoup d'amertume, Franz Beckenbauer, à Dubaï, où il a été invité par la compagnie aérienne, Emirates, un des sponsors officiels de la Coupe du monde 2006, qui aura lieu en Allemagne. Des dires qui en disent long sur le fond de la pensée du «Kaiser». Le président du Comité d'organisation du Mondial-2006 fait, en fait, allusion au principe de l'alternance pour l'organisation de la Coupe du monde adopté par la FIFA dans le cadre de sa nouvelle politique visant la démocratisation d'un sport considéré comme le plus populaire de la planète. De tels propos ! On ne s'y attendait pas, surtout quand ils viennent de l'un des plus grands monuments du ballon rond mondial. Le rappel sert le pratiquant dit-on, le «Kaiser» a peut-être besoin de cours d'histoire. Sur les 17 Coupe du monde de football, depuis sa première édition en Uruguay en 1930, l'Europe accapare la part du lion. A lui seul, le vieux continent en a abrité 9 éditions, suivi de l'Amérique du Sud avec 6, l'Amérique du Nord et l'Asie (une chacune). Le seul continent, continent de foot par excellence et les résultats sont là pour en témoigner, qui n'a pas encore eu l'honneur, ne serait-ce qu'une seule fois, d'accueillir ce grand événement, c'est l'Afrique. Revendication légitime. En critiquant ce principe, Beckenbauer remet en cause la nouvelle politique mise en place par la plus grande instance footbalistique du monde et son homme fort Blatter. Et ce n'est pas tout. Il est même allé jusqu'à accuser l'UEFA d'avoir contribuer à la prise de cette décision. « L'Union européenne de football a commis une grosse erreur en acceptant l'alternance », a-t-il ajouté. Pour les pays en lice, le Maroc, l'Afrique du Sud, l'Egypte et la Libye, conjointement avec la Tunisie, ces déclarations, un peu méprisantes, interviennent à un moment crucial. À moins de deux mois et demi de la date fixée par la FIFA pour rendre son verdict sur le pays africain qui accueillera, pour la première fois dans les annales du football, le Mondial 2010. Pourquoi maintenant ? De ces cinq nations, le « Kaiser » se demande, alors qu'il sait pertinemment que le Mondial 2010 est africain, et qu'il le veuille ou pas, lequel est le mieux qualifié et le plus apte pour organiser un événement footbalistique d'une telle taille. De deux choses l'une. Soit le président du comité d'organisation du Mondial 2006 est partisan de l'option co-organisation. « La question est de savoir si un seul pays africain peut organiser la Coupe du monde», a souligné ce dernier. Soit, et cela est le deuxième cas de figue, il donne favoris l'Afrique du Sud et le Maroc, aux yeux de qui, les seuls capables d'organiser le Mondial 2010. « Il s'agit d'accueillir 32 pays, de recevoir plus d'un million d'étrangers (...). Quel pays pourra assurer cette mission ? Un seul pays pourrait le faire, en l'occurrence l'Afrique du Sud, ou peut-être le Maroc, qui présente son dossier pour la quatrième fois ». Tout le monde sait qu'entre le Maroc et l'Afrique du Sud, le cœur de Beckenbauer bascule vers les « Bafana Bafana », même s'il considère que le Maroc a, lui aussi, de fortes chances de décrocher l'organisation de cette coupe. Et les armes de faits ne manquent pas à notre pays. À commencer par le soutien de la France, de l'Espagne, des Etats-Unis…sans oublier celui des stars du football mondial : Figo, Zidane, Thierry Henri, Rui Costa, Cafu, Hasselbaink, Inzaghi...