Disparue le 31 octobre dernier après un accident lors d'un entraînement en Autriche, l'ombre de Régine Cavagnoud, plane toujours sur toutes les épreuves de ski alpin. Elle aimait le ski…à en mourir. «Régine doit être fière de nous». c'est dans ces termes que s'est exprimée la skieuse française Carole Montillet après sa victoire dans la descente dames lors des derniers jeux Olympiques d'hiver à Salt Lake City. On ne pouvait pas trouver mieux pour rendre hommage à celle qui a fait briller l'étoile de l'équipe de France. Régine Cavagnoud, disparue le 31 octobre dernier après un accident lors d'un entraînement en Autriche. Une mort terrible. Une vie à jamais célébrée. À 3 ans déjà, la petite Régine commence à faire du ski sur le petit téléski du Bossonet, à 50 mètres de la maison. Elle s'amusait tellement qu'il fallait presque arrêter le téléski pour qu'elle s'arrête. Sa première course a eu lieu quand elle avait 5 ans. Elle l'emporte. À l'époque, elle est classée «super biberon». Depuis, elle est repérée. Elle est sélectionnée en 1985 en équipe de France de ski espoir. Une année après, c'est la coupe du monde en slalom. Un souvenir étonnant. Mais les malheurs commencent déjà à se faire sentir. Elle est victime d'une rupture du ligament gauche en 1987 qui la condamne à 5 semaines de rééducation, suivie de 3 autres. Elle souffre également de douleurs à l'épaule. En 1989, rupture du ligament de son autre genou. Encore 5 semaines. Après trois ans de blessures, elle n'a qu'une envie: travailler et revenir vite. Sitôt dit, sitôt fait. En 1991, elle se qualifie pour les Championnats du monde à Saalbach. Elle termine 10ème en super G. Elle est ensuite 10ème en combiné aux J.O d'Albertville en 1992. L'année 1993 est l'année de ses premiers podiums en Coupe du monde : 2e et 3e à Veysonnaz. Le come-back s'annonce d'ores et déjà triomphant. Mais aux jeux de Lillehamer, elle chute à l'échauffement. Douleurs au dos et entorse des cervicales, elle finit 11e en super G. Pendant plusieurs années, elle va porter son mal en patience. Difficile de reprendre des risques en vitesse. Et il lui faut reconstruire son capital confiance. Il aura fallu attendre jusqu'au 21 janvier 1999 pour qu'elle puisse réaliser son rêve de jeune fille : gagner une coupe du monde. Ce sera la descente à Cortina. La même année, et libérée de ses angoisses, elle remporte le super G. La poisse semble n'avoir d'yeux que pour elle. Encore une fois, elle chute lors d'un entraînement à Vail. Rupture du ligament croisé. Mais voilà, elle aime trop le ski pour s'arrêter. Elle continue. 2000, elle termine 3e au classement général de la Coupe du monde de ski avec 3 victoires, dont une en géant, 9 mois après son opération. L'année d'après, elle est championne du monde vainqueur de la coupe du monde de super G, 3e au classement général, 3e en descente. Son rêve de jeune fille est atteint. Sa fin brutale n'enlève rien à sa magie. Magie d'un rêve mais aussi d'une personnalité. Une femme déterminée, sportive... et entière.