La spirale de la violence a continué mardi avec la mort de cinq Israéliens et de trois Palestiniens, après la mort la veille de 16 autres Palestiniens, tandis que les chars de l'armée d'occupation israélienne continuent leurs incursions. Réuni à Tel-Aviv, sous la direction du Premier ministre Ariel Sharon, le mini-cabinet de sécurité, une instance qui compte six ou sept ministres, a discuté d'un éventuel retour des chars près des bureaux du président palestinien Yasser Arafat, bloqué depuis le 3 décembre à Ramallah en Cisjordanie. Car, comme à l'accoutumée, dès qu'un attentat se produit, les responsables israéliens pointent un doigt accusateur vers M. Arafat. Le 24 février, les chars israéliens avaient été retirés des abords immédiats du quartier général du leader palestinien dans cette ville. Et lundi, Sharon a affirmé que les Palestiniens doivent encore subir «beaucoup de pertes» afin qu'ils «sachent qu'ils n'obtiendront rien par le terrorisme»... Sur le terrain, trois Israéliens ont été tués, et une trentaine d'autres blessés par un Palestinien qui a ouvert le feu à l'arme automatique sur les clients d'un restaurant dans la nuit de lundi à mardi à Tel-Aviv. Il a été ensuite abattu par un policier. Peu après, un Israélien a été tué et quatre autres blessés lors d'un attentat suicide commis à bord d'un autobus à Afoula, dans le nord d'Israël, dont l'auteur, un Palestinien, a également été tué. En Cisjordanie, une femme colon israélienne qui circulait à bord d'une automobile près de Beit Lahm a été tuée par des tirs de Palestiniens tandis que son mari était blessé. Dans la localité de Doura, près d'Al-Khalil (Hébron), un policier palestinien a été tué et deux autres blessés dans la nuit de lundi à mardi lors d'une incursion de l'armée israélienne. Dans la partie orientale annexée d'Al-Qods, quatre Palestiniens ont été blessés par l'explosion d'une bombe dans la matinée près d'une école dans le quartier arabe de Sour Baher. Selon la radio publique israélienne, un interlocuteur anonyme se réclamant d'un groupe clandestin d'extrême droite israélien a revendiqué par téléphone cet attentat pour «venger les enfants juifs tués par les terroristes palestiniens». Aucun attentat anti-arabe n'a jusqu'à présent été commis à Al-Qods-Est depuis le début de l'Intifada en septembre 2000. D'autre part, au moins quinze Palestiniens ont été blessés, dont deux grièvement, lors d'une explosion à Ghaza, dans des circonstances non éclaircies. La déflagration s'est produite dans un entrepôt situé au rez-de-chaussée d'un immeuble, dans le quartier d'Al-Nasser, au nord de Ghaza. Une dizaine de chars israéliens ont pénétré dans le village d'El-Khader près de Beit Lahm en Cisjordanie et cinq ont opéré une incursion de plus d'un km en zone autonome palestinienne à Jabaliya, dans le nord de la bande de Ghaza où des échanges de tirs ont blessé un membre de la police palestinienne, selon des responsables des services de sécurité palestiniens.