L'amitié franco-marocaine au service de l'économie. Tel est le titre principal de la visite de François Hollande au Maroc. Le président de la République française s'est enquis, depuis son arrivée sur le sol marocain, de nombreux projets stratégiques répondant aux priorités mutuelles du Maroc et de la France. Agriculture, transports, finances, énergies, cultures moult secteurs ont été à l'ordre du jour des échanges du Souverain et son illustre hôte. La visite de deux jours de François Hollande, première en son genre depuis son investiture, vient consolider le partenariat franco-marocain. Une vision commune de l'avenir se trace aujourd'hui axée sur la confiance, la stabilité, la diversité et la création de richesse. L'éducation et la formation s'inscrivent pour leur part en tant que fondements de la compétitivité et de l'innovation et de la nouvelle économie. «Ce dessein et cette ambition au service de la jeunesse de nos deux pays valoriseront encore plus les extraordinaires complémentarités de nos économies et dynamiseront plus encore leurs synergies. Ils feront éclore des opportunités qui nous sont mutuellement bénéfiques, en termes d'échanges économiques, de marchés et de partenariats public-privé», relève-t-on du discours de Sa Majesté le Roi Mohammed VI lors du dîner organisé en l'honneur du président français au Palais royal de Casablanca . Les piliers susmentionnés émergent, ainsi, vers une nouvelle identité régionale, en l'occurrence «la Méditerranée des projets», évoquée dans le discours de François Hollande. «Nos deux pays ont la responsabilité d'imaginer la Méditerranée des projets, car la Méditerranée nous unit, elle ne nous sépare pas et nous devons donc nous mobiliser autour de cette belle idée», indique, à cet égard, le président français, invitant le Maghreb à faire son unité. La roue des affaires, animée par le dynamisme franco-marocain, tournera ainsi sous un nouveau modèle économique. La colocalisation s'impose comme stratégie gagnant-gagnant afin de stimuler la compétitivité. Un concept fortement plébiscité par le Maroc. «En identifiant de nouveaux créneaux de coproduction, à l'instar de ce que nous réalisons déjà dans les métiers mondiaux de l'automobile, de l'aéronautique et de l'agro-industrie, nous décèlerons et exploiterons des relais et des sources de croissance supplémentaire», souligne, dans ce sens, le Souverain. A cet égard, le Maroc et la France procéderont à la concretisation d'un «pacte de coproduction industrielle» pour offrir aux entreprises des deux pays des opportunités commerciales groupées en direction de la région MENA et l'Afrique. Le Maroc, première destination des investissements privés français en Afrique, se veut plus que jamais une passerelle de croissance. Tel qu'il a été évoqué lors de la visite au Royaume de la délégation française en décembre dernier, l'heure étant également à la réciprocité pour bâtir un partenariat équilibré où chaque partie tire ses avantages de la chaîne de valeur. La concurrence prend donc une nouvelle tournure, celle orientée vers l'innovation et le transfert de technologies. Signature de 19 conventions dans plusieurs domaines • Convention pour le financement du projet FSP d'appui aux formateurs de français des Centres régionaux des métiers de l'éducation et de la formation, signée par Laurent Fabius, ministre français des affaires étrangères, et Mohamed El Ouafa. • Une déclaration conjointe sur les droits des femmes, signée par Najat Vallaud-Belkacem, ministre française des droits des femmes, porte-parole du gouvernement, et Bassima Hakkaoui. Le partenariat franco-marocain axé sur le ferroviaire La ligne Grande vitesse entre Tanger et Kénitra accapare la part du lion . Deux contrats ont été signés à cet égard à la fois pour la fourniture du lot «sous-station et alimentation caténaire» ainsi que la fourniture du lot signalisation et télécommunications de la Ligne. De même, un protocole d'accord pour la création d'une joint venture SNCF/ONCF pour la maintenance de la ligne LGV a été signée par Guillaume Pépy, directeur général du SNCF et Mohamed Rabii Khlie, directeur général de l'ONCF. Les deux responsables ont également signé un protocole d'accord définitif pour la création d'un Institut de formation ferroviaire. • Convention-cadre pour la création d'un Institut international euro-méditerranéen de la technologie (INSA international) au Maroc, signée par Geneviève Fioraso, ministre française de l'enseignement supérieur et de la recherche, Jean-Louis Billoet, coordonnateur Maroc du Groupe INSA, et Lahcen Daoudi. • Convention pour la création de l'Ecole centrale de Casablanca, signée par Geneviève Fioraso, et Abdelkader Aâmara, Nizar Baraka et Lahcen Daoudi. • Protocole d'accord relatif au financement du programme emploi et développement des compétences (50 millions d'euros), signé par Dov Zerah, directeur général de l'Agence française de développement, Nizar Baraka et Abdelouahed Souhail. • Prêt de 30 millions d'euros à l'Office national de l'électricité et de l'eau potable (ONEE) pour le financement du programme d'amélioration des performances des réseaux d'eau potable, signé par Dov Zerah, Nizar Baraka et Ali Fassi Fihri, directeur général de l'ONEE. • Protocole d'accord avec Attijariwafa bank relatif à l'accompagnement d'entreprises marocaines et françaises dans leur stratégie d'implantation en Afrique subsaharienne, signé par Dov Zerah et Mohamed El Kettani, P-dg d'Attijariwafa bank. • Prêt de 150 millions d'euros pour le financement de l'aménagement de l'éco-cité de Zenata, signé par Dov Zerah et Anass Houir Alami, directeur général de la CDG (Garant). 20 millions d'euros pour le pilier II du Plan Maroc Vert L'agriculture se place au cœur des conventions signées entre le Maroc et la France. Aziz Akhannouch, ministre de l'agriculutre et de la pêche maritime a procédé ainsi à la signature avec son homologue français Stéphane Le Foll d'un partenariat et coopération dans les domaines de l'agriculture, du développement rural et de l'agroalimentaire. Les deux ministres ont par ailleurs ratifié un protocole de coopération en matière de valorisation des produits de la mer auquel s'est joint Frédéric Cuvillier, ministre délégué auprès de la ministre de l'écologie, du développement durable et de l'énergie, en charge des transports, de la mer. Le troisème partenariat porte sur un protocole d'accord relatif à la poursuite du financement du pilier II du Plan Maroc Vert, soit 20 millions d'euros, signé conjointement par Dov Zerah, directeur général de l'Agence française de développement, Nizar Baraka, ministre de l'Economie et des finances, Tariq Sijilmassi, président du directoire du Crédit Agricole du Maroc et Aziz Akhannouch. • Convention pour l'organisation d'une exposition sur l'art contemporain marocain à l'IMA de Paris en 2014, signé par Jack Lang, président de l'IMA, et Mehdi Qotbi, président de la Fondation nationale des musées du Royaume du Maroc. • Protocole d'accord entre le Moroccan Financial Board et Paris Europlace, signé par Gérard Mestrallet, P-dg du Groupe GDF Suez et président de l'Association Paris Europlace, et Said Ibrahimi, directeur général du Moroccan Financial Board. • Convention relative au Parc éolien de Taza signée par Fabienne Bémol, directrice exécutive d'EDF Energies Nouvelles, et Ali Fassi Fihri.