Liesse populaire dans la région de Tafraout. Trois jours durant, du 8 au 10 mars, hommes, femmes et enfants se sont déplacés massivement pour assister à la 3ème édition du festival des amandiers. Un festival dédié à l'arbre fétiche de Tafraout : on parle évidemment de l'amandier. Cet événement tire ses origines des anciennes traditions de cette ville. Néanmoins, cette festivité ne date pas d'aujourd'hui. En fait elle a cessé d'exister depuis plus de deux décennies. La sécheresse a rendu la célébration de ce festival presque utopique. Ce n'est que lors de ces trois dernières années, qu'il a commencé à renaître de ses cendres et renouer avec les traditions ancestrales. «La volonté de faire ressusciter le festival des amandiers provient de trois raisons : promouvoir le patrimoine local de Tafraout, offrir un cadre d'échange scientifique et culturel autour de la filière de l'amandier et en faire la locomotive de développement intégré durable de la ville», précise Brahim Ouchahid, président de l'association Louz. L'événement donc organisé par l'association Louz Tafraout, en partenariat avec la commune de Tafraout, le ministère de l'agriculture et de la pêche maritime et le conseil régional du Souss-Massa-Draâ aura des retombées tentaculaires sur la région qui toucheront l'économie en lui faisant notamment la promotion des produits du terroir dont elle regorge. D'ailleurs, les efforts déployés pour ces derniers ont été couronnés par la mise en place des Signes distinctifs d'origine et de qualité (SDOQ) qui sont un ensemble d'outils pour la protection, la promotion et la valorisation des produits agricoles et de l'agroalimentaire. Et pour accompagner et assaisonner cet événement, une pléiade de chercheurs et experts se sont sérieusement penchés sur l'examen d'une série de thématiques portant, entre autres, sur «l'agriculture et les changements climatiques: opportunités et impacts», «Caractérisation et signes des changements climatiques : témoignage sur l'histoire de la filière et connaissances locales» et «Comment adapter l'amandier aux changements climatiques?». Il était question aussi de débattre de «laptitude d'adaptation des nouvelles variétés de l'amandier aux changements climatiques», défi majeur pour lequel moult efforts devront être fournis pour doter ce fruit de moyens de défense et de résistance. Les chercheurs ont également traité des «modes de collecte des eaux pluviales pour une meilleure adaptation aux changements climatiques», «Plan Maroc Vert et gouvernance locale pour l'adaptation aux changements climatiques», «la filière de l'amandier dans le Plan Maroc Vert» et «intégration de la dimension adaptation aux changements climatiques dans la planification du développement local». Et parce qu'une action de développement en tire une autre, le festival a été ponctué également par le lancement d'une série de projets structurants. Ainsi, le ministre de l'agriculture et de la pêche maritime, Aziz Akhannouch, a inauguré une unité de valorisation de l'amandier «Dar Louz», lancée pour un montant global de 900.000 dirhams. Sur le même site, il a été procédé à la distribution du matériel d'entretiens d'amandiers et d'oliviers au profit d'associations des producteurs pour un montant de 2,9 millions DH. Le ministre a, par la même occasion, accompagné cette fois du ministre de l'équipement et du transport Aziz Rabbah, suivi une présentation des projets de désenclavement rural avec l'aménagement de 214 km de pistes desservant 24 communes avec un budget global de 103 millions de dirhams.