Une agriculture au niveau urbain du Grand Casablanca. La ville en a grand besoin. Les Casablancais aussi. L'Association pour le développement durable du Grand Casablanca (ARADD) a pensé à cette population en lançant, en partenariat avec le conseil régional de la ville, l'institut national d'aménagement et d'urbanisme (INAU) et l'université technique de Berlin entre autres, le projet d'agriculture urbaine à Casablanca (UAC). Projet dont les dessous ont été détaillés, jeudi dernier à Casablanca, et qui sera couronné par l'organisation, du 27 février au 3 mars dans la grande métropole, du 1er colloque international sur la contribution de l'agriculture urbaine aux mégapoles émergentes. Mais pourquoi choisir Casablanca? «Pour faire de l'agriculture une alternative de développement pour Casablanca», ambitionne Fouad Amraoui, président de l'ARADD et coordinateur scientifique du projet UAC, qui a également expliqué que «c'est une ville qui abrite actuellement quatre millions d'habitants et à l'horizon 2025, ils atteindront 5 millions. Casablanca est aussi la 3ème destination touristique mais l'agriculture urbaine y est marginalisée». Voilà pourquoi le projet et le colloque tendront à mettre l'accent sur le rôle des espaces verts ouverts productifs et récréatifs pouvant être conservés dans les villes ou dans les régions périurbaines afin de contribuer à long terme à l'attractivité des villes et à une certaine qualité de vie. C'est donc un projet qui a le grand mérite de créer un large débat autour de la thématique de l'agriculture urbaine. Pour information, ce projet a démarré en 2005. Il a été entamé par une recherche-action ayant donné lieu à quatre projets pilotes, le premier s'attache à l'industrie, le second à l'habitat informel, le troisième au tourisme et le quatrième à la production alimentaire saine. S'en est suivie une phase de réalisation de plusieurs objectifs qui a débuté en 2008 pour prendre fin à mars 2013, date coïncidant avec l'organisation du 1er colloque. «En tenant ce colloque, on termine 5 ans de recherche et 8 ans de partenariat», précise Chloé Naneix, assistante de recherche à l'université technique de Berlin. Pour elle, le colloque est un moment de faire le bilan, discuter des résultats sur Casablanca et de les placer dans le domaine global. C'est pourquoi les initiateurs ont invité des représentants d'autres pays. C'est donc un projet de longue haleine. D'ailleurs, Abdelaziz Adidi, directeur de l'INAU et coordinateur institutionnel du projet, le reconnaît : «Ce projet est né dans la douleur. Dès le début, le concept d'agriculture urbaine a fait l'objet de débat par les membres de ce projet. Il nous a fallu deux ans pour lui donner un sens et l'adapter au contexte marocain». Une chose est sûre, ce projet demeure intéressant malgré les difficultés qui l'ont jalonné. Maintenant il revient à ses initiateurs de peser de leur poids pour qu'il soit intégré dans les politiques sectorielles.