Après la réunion tenue entre les dirigeants de la coalition gouvernementale vendredi dernier, les responsables de l'Istiqlal s'attachent toujours au remaniement ministériel et entendent à tout prix l'inscrire à l'ordre du jour de la révision de la charte de la majorité. Ainsi la commission chargée de réviser cette charte et qui doit rendre sa copie dans moins de 15 jours travaille d'arrache-pied pour satisfaire les revendications de l'Istiqlal. «La gestion du remaniement ministériel doit se faire sur la base de mécanismes précis et critères clairs qu'il va falloir définir dans la charte pour éviter tout malentendu à venir», a déclaré à ALM Adil Benhamza, membre du bureau exécutif de l'Istiqlal. Toutefois M. Benhamza tient à préciser que l'Istiqlal refuse de réduire le mémorandum adressé au chef de gouvernement et débattu lors de la réunion de vendredi à la simple obsession d'opérer un remaniement ministériel. Selon lui, avancé comme une issue pour redynamiser l'action du gouvernement et pour remédier aux failles diagnostiquées, le remaniement ministériel ne représente que 50% du contenu du mémorandum. «Le remaniement constitue une solution parmi d'autres, au même titre que la nécessité de coordination entre les composantes de la majorité dans toutes les questions non sectorielles et qui nécessitent une décision politique, notamment les réformes de la Caisse de compensation, la retraite, la lutte contre la rente économique…», estime M. Benhamza. Et outre de définir le mode de gestion du remaniement ministériel, le deuxième principal amendement souhaité par l'Istiqlal consiste à accélérer le rythme des réunions de l'instance de concertation de la majorité. A ce niveau, la version actuelle de la charte de la majorité prévoit une réunion tous les trois mois, chose qui, selon l'Istiqlal, entrave la coordination optimale du travail gouvernemental. «Il faut que l'instance de concertation de la majorité gouvernementale tienne ses réunions de manière plus régulière et plus rapprochée», estime M. Benhamza. «Impossible d'opérer un véritable suivi de l'action gouvernementale avec une instance de concertation de la majorité qui tient ses réunions tous les trois mois», justifie-t-il. Par ailleurs, M. Benhamza a estimé que la réunion de vendredi dernier qui a duré quatre heures a été positive dans la mesure où elle a permis de débattre sans tabou de tous les points contenus dans le mémorandum de l'Istiqlal. Et de conclure : «Mais cette seule réunion n'est pas suffisante, il en faut d'autres ainsi que des résultats concrets des commissions installées vendredi pour dépasser toutes les dissensions qui existent au sein de la majorité».