Le tribunal militaire de Rabat a achevé, mardi soir, les auditions des personnes impliquées dans les événements survenus lors du démantèlement du camp Gdeim Izik à Laâyoune. Au terme de quatre jours d'audition, le tribunal a écouté l'ensemble des mis en cause, dont chacun a donné sa version des faits, exprimé ses opinions, y compris politiques, et répondu aux questions du ministère public et de la défense sur les accusations retenues contre eux. Les 24 accusés dans cette affaire, dont l'un en liberté provisoire, sont poursuivis pour «constitution de bandes criminelles, violences préméditées contre les forces de l'ordre ayant entraîné mort d'hommes et mutilation de cadavres». Lors de la séance de mardi, la défense a présenté un ensemble de requêtes, dont une demande d'expertise médicale sur l'un des accusés que le tribunal a décidé d'examiner à la fin des auditions. Le tribunal a en revanche rejeté des requêtes relatives à l'examen des objets saisis en tant qu'instruments de l'acte criminel, de prélever les empreintes digitales et de les comparer aux empreintes de l'un des accusés. Le procès, qui s'est ouvert le 1er février, connaît une présence à toutes les audiences d'observateurs nationaux et internationaux, ainsi que de représentants de nombreuses associations et organisations des droits de l'Homme et de médias marocains et étrangers. Des interprètes et traducteurs assermentés sont également présents en permanence au tribunal pour assurer la traduction en français, anglais et espagnol. Parallèlement à la tenue du procès, les familles des victimes et des accusés organisent des sit-in pacifiques devant le siège du tribunal. Les événements de Gdeim Izik, qui remontent aux mois d'octobre-novembre 2010, avaient fait 11 morts parmi les forces de l'ordre, y compris un élément de la Protection civile, 70 blessés parmi ces mêmes forces, dont plusieurs grièvement atteints et quatre autres blessés parmi les civils, outre des dégâts matériels conséquents et dommages à des bâtiments publics et biens privés.n