La Maison de la poésie au Maroc a rendu public un texte à l'occasion de la Journée mondiale de la poésie qui sera célébrée le 21 mars. Ce texte a été rédigé en arabe. Nous le publions dans sa version française, traduite par le poète Mostafa Nissabouri. Nous voici encore au Maroc comme dans d'autres pays dans différents continents, au rendez-vous du 21 mars, Journée mondiale de la poésie. La rencontre avec la poésie se fait à l'occasion d'une journée toute symbolique. La voix de la poésie se révèle en soi être partout dans le monde. Elle est la voix de l'affinité à l'origine de cet instant de pureté qui vient nous rappeler les valeurs donnant à notre vie le sens de son humanité. En même temps que la poésie épargne les effets réducteurs de notre condition au quotidien, elle permet à cette même condition de trouver force et profondeur. Telles se présentent les valeurs de liberté, d'écoute réciproque et d'amitié que la poésie place au premier plan de ses impératifs. Nous y puisons les ressources qui aident à faire face à un temps désormais aveugle devant le spectacle de la douleur humaine, individuelle et collective. C'est dans ce sens que se renouvelle notre rencontre avec la poésie le 21 mars 2002, par une journée en apparence semblable à tant d'autres mais qui s'en détache pourtant singulièrement pour opérer une rotation universelle et devenir ainsi jours et nuits pleinement. Penchons-nous en silence sur un recueil : le poème qu'on parcourt nous fait découvrir émotions et sentiments demeurés pour nous inexprimables. Donnons aussi l'accolade à un poète que nous avons aimé et parce qu'il est présent parmi nous, dans notre ville, illuminant les parties restées impénétrables de nous-mêmes. Ensemble, dans des récitals, des expositions artistiques et des activités culturelles, partageons le chant de la parole pure. Cette journée de la poésie à laquelle nous demeurons attachés, est retour à cette sincérité dont nous faisons vœu qu'elle fut de toujours et de tous les instants. Elle est le chemin qui permet de rendre vaine la menace pesant sur le beau, l'humain et l'inconnu dans notre vie. Pour célébrer cette journée, La Maison de la poésie au Maroc invite poètes et amis de la poésie, artistes, plasticiens, musiciens et hommes de théâtre, au sein d'établissements publics ou privés, à être partie prenante dans cette fête de la poésie, chacun selon ses possibilités immédiates, pour que la poésie s'installe dans l'espace de la vie de tous les jours. Nous appelons également les établissements scolaires, les institutions de la culture et les organes d'information, à voir dans cette journée une journée pour tous. La poésie est un droit qui fait partie des droits de l'Homme, c'est-à-dire qu'il ne peut y avoir d'échelle de valeur entre petits et grands, de hiérarchie entre ville et campagne. Une journée pour tout un chacun et pour l'ensemble des poètes dans leurs tendances et sensibilités plurielles. Qui réclame à cet égard une démarche créative dans l'ouverture vers la poésie et les poètes du Maroc, avec des préparatifs où les potentialités artistiques pourront se concrétiser. La journée mondiale de la poésie est une Journée pour tous. Il faut qu'elle soit célébrée à hauteur de la place qu'occupe en mérite la poésie dans notre vie, et que chacun, librement, dans un élan créateur, participe de la liberté de tous. Liberté et encore liberté. Ainsi, nous donnerons ensemble à cette journée ce sens qui veut que la poésie soit la parole la plus pure à être donnée à l'homme pour l'homme. • Traduit de l'arabe par Mostafa Nissabouri