Ces derniers jours, plusieurs cas de méningite ont été enregistrés au Maroc. Après Tétouan, Fès, et Taza, un nouveau cas a été déclaré à Tanger. La méningite a été diagnostiquée chez un petit garçon de sept ans scolarisé dans une école primaire dans la ville du détroit. Malgré plusieurs cas de méningite annoncés, le ministère de la santé refuse de parler d'épidémie, mais plutôt de cas isolé. «Pour parler d'épidémie, il faudrait une augmentation rapide de l'incidence de la maladie en un lieu donné et sur un moment donné. Ce qui n'est pas le cas. Cette année, nous avons recensé moins de cas de méningite. En 2012, nous avons enregistré 971 cas de méningite et 108 décès contre 1056 cas et 127 décès en 2011. Durant le seul mois de décembre 76 cas ont été enregistrés contre 89 cas durant le même mois de l'année précédente. Le taux de létalité est passé de 12 à 11%», affirme Dr Abderrahmane Belmamoun, de la direction de l'épidémiologie au ministère de la santé. Ce spécialiste reconnaît néanmoins que contrairement à la tuberculose qui est une maladie maîtrisable, la méningite est une maladie qui fait peur car elle tue rapidement. La majorité des personnes qui contractent une méningite non bactérienne, c'est-à-dire causée par un virus, récupèrent complètement. Le principal danger provient de la méningite bactérienne qui est mortelle malgré un traitement. Et pour ceux qui parviennent à survivre, bon nombre présenteront des handicaps graves tels que la surdité ou une lésion cérébrale. C'est pourquoi un diagnostic et un traitement rapide sont essentiels afin de réduire les risques de décès ou de complications. «Si l'enfant présente de la fièvre, il faut rapidement consulter le médecin. En cas de suspicion d'une méningite, il faudra examiner le liquide céphalorachidien. Celui-ci est prélevé par ponction au niveau des vertèbres lombaires à l'aide d'une aiguille à ponction lombaire. Cet examen permet de diagnostiquer la méningite», explique Dr Belmamoun. La méningite constitue un véritable problème de santé publique. Le ministère de la santé a élaboré depuis plusieurs années une stratégie de lutte contre cette maladie. «Ce programme s'articule autour de trois grands axes : la vaccination dans les collectivités fermées notamment les prisons, la prise en charge en milieu hospitalier et la chimioprophylaxie», explique Dr Belmamoun. La vaccination constitue la seule solution pour prévenir durablement cette maladie mortelle. Le Maroc dispose du vaccin tétravalent contre les méningocoques des sérogroupes A,C,Y,W135. Quant au premier vaccin contre la méningite B, il faudra encore attendre. Il devrait être bientôt autorisé en Europe.