La Fondation Abdellah Guennoun pour la culture et la recherche scientifique à Tanger a remis récemment les prix de la 9ème édition de son concours culturel bisannuel, au cours d'une cérémonie marquée par l'inauguration de son nouveau centre culturel. Dans la catégorie des études islamiques, le premier prix est revenu à M. Kotb Raissouni et le deuxième prix a été décerné à Mme Mahassine Ahmadoun, alors que dans la catégorie littérature marocaine, Mme Nabawiya El Achab et M. Mohamed El Harraq ont reçu respectivement les 1er et 2ème prix. Intervenant à cette occasion, le président de la fondation, M. Mohamed Guennoun El Hassani, a mis en exergue le rôle de cette institution dans la promotion de la recherche dans les études islamiques et littéraires, notamment depuis le lancement de ce prix en 1990. Il s'est aussi félicité de l'inauguration de ce nouveau centre culturel, qui n'est autre que l'ancienne demeure de feu Abdellah Guennoun, grand érudit, homme des Lettres et personnalité phare de la ville de Tanger, soulignant qu'il s'agit du premier centre culturel situé à l'intérieur de la médina de Tanger et devra enrichir la scène culturelle et promouvoir la rencontre et les échanges entre les intellectuels et les chercheurs de la ville du Détroit et d'ailleurs. Cette maison, qui était menacée de ruine, a bénéficié de travaux de rénovation et de restauration qui ont duré près de trois ans pour un budget d'environ quatre millions de DH, grâce à un partenariat entre la Fondation Abdellah Guennoun et l'Association Al Boughaz. Plusieurs partenaires ont contribué à la réalisation de ce projet, notamment l'Initiative nationale pour le développement humain (INDH) et l'association italienne Cospe, dans le cadre du projet "Siwa et Tanger : un patrimoine pour une vie meilleure", financé par l'Union européenne à travers le Programme régional Euromed Héritage IV. Né à Fès en 1908, feu Abdellah Guennoun a grandi à Tanger durant le protectorat. Après ses études à l'université Qarawiyyine, il retourne dans sa ville de prédilection où il ouvrira notamment la première école privée marocaine et contribuera activement au mouvement national pour l'indépendance. Il fût notamment, après l'indépendance, le premier gouverneur de la ville et président du conseil local des oulémas. Il est également l'auteur de plusieurs ouvrages de référence dans la bibliothèque nationale en particulier dans les domaines du fiqh et de l'histoire. Avant son décès en 1989, il légua sa riche bibliothèque privée à la ville de Tanger. La bibliothèque Abdellah Guennoun, qui constitue l'une des principales institutions culturelles de la ville, représente un point de rencontre des chercheurs, intellectuels et étudiants.