La lutte du gouvernement contre l'économie de rente tant promise par les islamistes à la tête de l'Exécutif s'est traduite au cours de l'année 2012 par la publication de listes : Liste des agréments de transport, liste des carrières de sable, liste des occupants illégaux des logements publics, liste des associations bénéficiant d'aide de l'Etat… Le bal a été ouvert par Aziz Rabbah, ministre de l'équipement et du transport, quelques mois après l'investiture du gouvernement. Initiative qui a suscité un vif débat sur la scène publique jusqu'à menacer la cohésion de l'Exécutif étant donné que des bénéficiaires faisaient partie des formations composant la majorité gouvernementale. Cette liste, qui a révélé l'existence de plus de 3.681 autorisations de transport des voyageurs par autocars profitant à 1.478 personnes physiques ou morales parmi eux de nombreuses célébrités avait fait couler beaucoup d'encre. Le ministre PJD avait expliqué que la publication de cette liste représente une «première étape sur la voie du renforcement de la transparence dans la perspective de la réforme globale et intégrée du système des agréments et concessions». Ceci avant de promettre des cahier des charges qui règlementeront le secteur du transport dès 2013. Les mois d'après seront ponctués par la publication ça et là dans la presse nationale de listes d'associations bénéficiant d'aide publique ou d'aide étrangère, de listes de médias subventionnées par l'Etat, listes de personnalités politiques bénéficiant de terre agricole…. Puis ce sera au tour de Mohamed El Ouafa, ministre de l'éducation nationale de procéder officiellement, lundi 22 octobre, à la publication de la liste des «squatteurs» des logements de fonction sur le portail Internet de son ministère, faisant par là de nombreux mécontents puisqu'il ne s'agit pas de n'importe quels squatteurs. Ces derniers ne sont autres que les responsables et fonctionnaires du ministère de l'éducation nationale. «Le ministère entend à travers cette initiative dévoiler à l'opinion publique l'identité des fonctionnaires exploitant des logements de fonction sans aucun fondement juridique et qui continuent à occuper ces logements après la fin de leurs missions ou leurs mutations dans d'autres régions ou même leurs départs en retraite», lit-on dans le communiqué. Ajoutant que «les mesures entreprises par le département de l'éducation nationale ont permis à ce jour de recouvrir quelque 1.069 logements». Quelques semaines après le ministre de l'éducation, Aziz Rabbah, ministère de l'équipement et du transport, récidive. Il publie lundi 12 novembre la liste des exploitants des carrières toutes catégories confondues. Puisque ce ne sont pas uniquement les exploitants des carrières du sable qui sont aujourd'hui connus, mais également les autres carrières comme celles de l'argile, du marbre, le gravier et le tout-venant. Côté chiffres, on sait désormais que le Maroc compte actuellement pas moins de 1.885 carrières toutes catégories confondues. Les carrières de sable ne représentent, quant à elles, que 346 dont 138 exploitent le sable des dunes et 143 produisent du sable de concassage. A noter enfin que le département de tutelle vient d'élaborer un nouveau projet de loi, plusieurs projets de décrets ainsi qu'un projet de cahier des charges pour règlementer le secteur. Les responsables du ministère disent que le but en est de rationaliser l'exploitation des carrières et garantir plus de transparence et de compétitivité dans le secteur.