Le chef de gouvernement, Abdelilah Benkirane, a répondu, lundi dernier, aux questions des représentants sur les droits de la femme dans le cadre de la séance mensuelle de questionnement. Fidèle à son style de discours, le chef de gouvernement a étalé devant les parlementaires et l'opinion publique la politique gouvernementale en faveur de la gent féminine. Il a également abordé des sujets qui avaient alimenté la polémique ces derniers temps comme l'exploitation des petites bonnes et la faible représentativité des femmes au gouvernement. De même, il a remis en cause les statistiques sur la violence faite aux femmes invitant les parlementaires à prendre avec des pincettes le pourcentage des femmes battues dans la société, estimé à 60%. S'agissant du mariage de mineures, le chef de gouvernement a annoncé des mesures prochaines pour interdire le mariage de filles de moins de 15 ans. M. Benkirane n'a pas manqué d'affirmer que la promotion des droits de la femme est une préoccupation politique et sociétale majeure, intimement liée au processus de consolidation de l'Etat de droit. Il est ensuite revenu sur les mesures législatives et institutionnelles et les stratégies mises en œuvre en consécration des droits économiques, politiques et civils des femmes. Citant le Code de la famille, le Code de la nationalité, le Code du travail, le numéro un de l'Exécutif est revenu sur le processus de promotion des droits de la femme ces dernières années dans le but d'éliminer la discrimination fondée sur le genre sous toutes ses formes. Il a, en outre, évoqué la discrimination positive en faveur des femmes en matière d'accès aux services de la justice, notant à cet égard l'exemption des femmes divorcées et en détresse des frais de justice. Par ailleurs, il a été question de la stratégie du ministère de tutelle en faveur des femmes. Un coup de projecteur a été ainsi donné sur un projet de plan d'action «Ikram» pour l'égalité dans la perspective de la parité (2012-2016). Le plan se décline en huit domaines prioritaires, le but étant de consacrer l'égalité, lutter contre toute forme de discrimination et de violence et promouvoir la représentativité politique, économique et sociale des femmes. Dans ce sens, des textes de loi sont programmés, notamment un projet de loi pour la lutte contre la violence à l'égard de la femme, parallèlement à la révision du code pénal pour le mettre en adéquation avec l'esprit de la Constitution, dans le cadre de la réforme en cours de la justice, ainsi que d'un projet de loi instituant l'Instance de la parité et la lutte contre la discrimination et enfin le projet de loi portant création du Conseil consultatif pour la famille et l'enfance.