La sortie du Maroc de la liste grise du Groupe d'Action Financière (GAFI) impactera positivement la capacité du Royaume, des institutions financières et des entreprises marocaines à se financer sur les marchés financiers internationaux à des taux privilégiés et inférieurs à ceux du marché, a indiqué l'enseignant-chercheur à la Faculté d'Economie et de Gestion, Université Ibn Tofaïl de Kénitra, El Mehdi Ferrouhi. Le Maroc devrait également voir sa note souveraine augmenter suite à ce retrait, qui témoigne de la solidité du Royaume face aux déficiences stratégiques, a souligné M. Ferrouhi dans une déclaration à la MAP, notant que les agences de notation (Fitch Rating, Moody's et Standard and Poors) devraient revoir à la hausse la note souveraine du Royaume. L'accès au financement à l'international pour le Maroc notamment auprès du Fonds Monétaire International (FMI) devrait aussi être plus souple. « En effet, aujourd'hui, le Maroc devrait négocier sans pression avec le FMI afin de bénéficier de la ligne de crédit modulable », a-t-il dit. Ce retrait aurait aussi un impact positif direct sur l'économie marocaine, a-t-il affirmé, rappelant que l'un des enjeux du Royaume est d'attirer les investissements directs étrangers. « Certes, le Maroc dispose d'infrastructures de qualité, de main d'œuvre qualifiée et d'un bon climat d'affaires mais être sur la liste grise pourrait être interprété comme une exposition à des défaillances en matières de lutte contre le blanchiment d'argent et financement du terrorisme », a expliqué l'universitaire. Ainsi, ce retrait va renforcer la confiance des investisseurs directs étrangers vis-à-vis du Maroc vu que les investisseurs étrangers sérieux évitent les pays connus pour le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme, a-t-il ajouté. L'engagement du Maroc depuis 2021 a permis son retrait à l'unanimité par le GAFI de la liste grise. En effet, les actions demandées par le GAFI comportaient l'amélioration du contrôle fondé sur les risques, l'évaluation des risques sur l'utilisation abusive de tout type de personne morale auprès du secteur privé et des autorités compétentes, l'augmentation de la diversité des déclarations d'opérations suspectes, la mise en place des procédures de saisie et de confiscation des avoirs, et la surveillance et l'exercice d'un contrôle efficace de la conformité des institutions financières et des EPNFD (entreprises et professions non financières désignées) aux obligations relatives aux SFC (sanctions financières ciblées). Cette décision a été tant attendu surtout après que le Maroc ait pris plusieurs dispositions législatives, juridiques, de politique monétaire et de politique financière afin d'améliorer l'efficacité de son régime de lutte contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme. Cette sortie de la liste grise vient pour couronner le respect du Maroc de tous ses engagements vis-à-vis des institutions financières internationales.