La police judicaire a déféré, mercredi, six personnes devant la Cour d'appel de Safi pour actes de vandalisme et incendie volontaire de deux administrations publiques. Les accusés sont poursuivis pour "incendie volontaire de propriétés publiques", "actes de vandalisme", et "destruction notamment par incendie de documents publics" dans les sièges de la dixième annexe administrative et du cinquième arrondissement de la Sûreté. Dans le même cadre, la police judicaire a décidé de prolonger la garde à vue contre sept autres suspects, présumés impliqués dans les actes de vandalisme perpétrés, lundi dernier, à Safi. Un groupe d'individus avait déclenché un incendie dans le siège de la dixième annexe administrative du quartier Sidi Wasel (Safi), qui a ravagé des bureaux, des armoires, des registres de l'état civil et des documents administratifs de citoyens. Ces individus, munis d'objets métalliques, ont également détruit la façade frontale du cinquième arrondissement de la sûreté au quartier Kaouki, des documents et des ordinateurs de cette administration publique. La DGSN dément … La Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN) a démenti que les services de sécurité aient manipulé des individus pour incendier des locaux administratifs à Safi pour justifier leur intervention lundi contre des protestataires, annonçant qu'une enquête a été ouverte au sujet des allégations mensongères imputant la responsabilité du déclenchement des troubles à des individus aux ordres de ces services. Dans un communiqué parvenu mercredi à la MAP, la DGSN indique qu'"à la suite des actes de vandalisme survenus dans la ville, marqués par l'incendie du siège du cinquième arrondissement de la Sûreté et de la dixième annexe administrative et l'entrave à la circulation des trains, certains organes de presse ont publié un communiqué de la section de l'Association marocaine des droits humains (AMDH) à Safi prétendant mensongèrement que des individus aux ordres des services de sécurité ont mis le feu à ces édifices et brisé leurs devantures pour justifier l'intervention des forces de l'ordre contre les protestataires". "En réalité, une cinquantaine d'individus appartiennent aux +Coordinations des lauréats des instituts et l'alliance des fils du voisinage des phosphates+ ont dressé des barrières sur la voie ferrée reliant le complexe chimique au port de Safi, ce qui a eu pour effet d'interrompre la circulation des trains et de rendre nécessaire l'intervention des forces de l'ordre qui ont adressé aux protestataires des sommations pour leur dispersion, conformément à la réglementation en vigueur", précise le communiqué. Toutefois, ajoute la même source, les protestataires se sont livrés, vers 17H00 de la même journée, à des actes de vandalisme consistant en l'incendie de l'annexe administrative et du siège de l'arrondissement de la Sûreté, mettant à sac les lieux et détruisant les documents et fiches s'y trouvant. Ces actes ont entraîné la blessure de 58 éléments des forces de l'ordre suite à des jets de pierre dont ils étaient la cible de la part des manifestants. A la suite de ces actes, les services de sécurité ont procédé à l'arrestation de 16 personnes parmi les auteurs des troubles, dont deux mineurs ont été remis à leurs familles, en application des instructions du parquet général compétent, alors que les autres ont été placés en garde à vue pour enquête avant leur présentation à la justice. Parallèlement et en rapport avec le communiqué attribué à la section de l'AMDH à Safi, le parquet général de la ville a donné ses instructions à la police judiciaire pour ouvrir une enquête au sujet des allégations qui y sont contenues et imputant la responsabilité du déclenchement des troubles à des personnes aux ordres des services de sécurité, conclut le communiqué.