Le double attentat d'Oslo a mis devant le fait accompli politologues, stratèges et médias en Europe face aux véritables dangers qui hantent la société européenne. Ce danger n'est ni l'immigration, ni l'islam ni non plus la progression du multiculturalisme. Désormais, les gouvernements européens se sont rendus compte du danger des discours réactionnaires et populistes qui satanisent l' «autre», justifient les maux dont souffre leur société par la présence d'immigrés ou le potentiel péril qui vient du sud, de la méditerranée ou du moindre arabo-musulman. En réalité, le multiculturalisme, qui est un substrat de la nouvelle civilisation, dérange la droite et a donné une impulsion à la montée des formations populistes d'extrême droite particulièrement dans les pays nordiques. La nouvelle tendance des groupes d'extrême droite qui couvent dans leur caverne idéologique, a provoqué une guerre permanente contre les musulmans et les immigrés et propulsé le rejet du multiculturalisme pour «commercialiser» le logo de l'Europe démocratique, égalitaire et juste. Toutefois, les récentes analyses, au lendemain des attentats d'Oslo, parlent en toute clarté d'un «ennemi blanc et probablement, parle parfaitement l'anglais ». D'autant plus, il est «armé et très dangereux». C'est une évidence qui vient d'être confirmée aussi bien par les analystes que par les faits. Le massacre commis par Andres Breivik a donné la preuve que certains gouvernements et partis politiques européens ont toujours tenté de dissimuler une réalité selon laquelle le «premier monde» n'est pas totalement immunisé contre les gènes assassins qui circulent dans le sang de son propre organisme. Désormais, la classe politique en Europe est appelée à faire une autocritique et admettre que ses jeunes générations sont souvent menacées par la déviation idéologique et que « l'autre » n'est pas aussi méchant comme ils l'imaginent. Heureusement, cette fois, l'islam n'a pas été automatiquement inculpé dans les attentats d'Oslo. La montée du populisme d'extrême droite dans les pays nordiques et dans d'autres parties de l'Europe a été dû à de nombreux facteurs. L'on cite l'augmentation du nombre de sollicitudes d'asile durant les années 90 du siècle précédent et la crise des partis politiques traditionnels. Autre motif réside dans la transformation des forces d'extrême droite qui ont dû recourir à l'amalgame de la sympathie et de l'acceptation du système en place. C'est la raison pour laquelle se sont développés des «loups solitaires» qui ne sont ni seuls ni isolés, puisqu'ils sont unis par des liens idéologiques avec des courants d'extrême droite. Ce sont des personnes qui agissent individuellement mais se nourrissent de la culture d'extrême droite tout en tentant d'endoctriner de nouvelles recrues. En fin de compte, ils s'appuient sur une forte infrastructure et une base idéologique prêchant la violence et la haine. Le danger qui émane de cette catégorie est de présenter l'Europe comme un continent en permanente guerre contre « l'autre », c'est - à - dire contre l'immigré et le musulman, et, rejeter le multiculturalisme. Cet ennemi « blanc qui parle parfaitement l'anglais » n'est pas en fin de compte passif puisqu'il est cultive et armé.