Parmi les motifs de consultations les plus fréquents chez le généraliste, le mal du dos occupe une place importante. Selon la Société Marocaine de Rhumatologie, cette affection représente 60% des consultations. En outre, tous les spécialistes (Rhumatologues) sont unanimes pour dire que 80 à 90% des hommes et des femmes souffriront d'un mal de dos durant leur vie. Pourquoi sommes-nous aussi nombreux à avoir mal au dos ? Existe-t-il plusieurs formes de douleurs ? Quels sont les signes qui doivent alerter ? Quand doit-on consulter ? Quelles sont les solutions contre la douleur ? Et les moyens de prévention pour éviter d'avoir ou ré-avoir des problèmes de dos ? Plusieurs questions qui peuvent tarauder l'esprit des uns et des autres et auxquelles nous allons essayer d'apporter quelques éclaircissements Le mal de dos, ou les lombalgies, est une pathologie qui touche tout le monde. Le mal de dos semble être le mal du 21ème siècle. On parle de douleurs situées dans la région de la colonne vertébrale. Les patients qui se plaignent d'avoir mal au dos citent plutôt la région que l'organe. Dans le mal de dos, on parle surtout des lombalgies, qui concernent les douleurs de la région lombaire, contrairement aux sciatiques qui sont des douleurs qui descendent dans la jambe et qui peuvent être dues à un tiraillement d'un nerf de la jambe. Ce qui est relativement intéressant, c'est de constater que les XX et XXIème siècles sont les siècles de la mécanisation et de la sédentarité et que l'on dit que le mal de dos est le mal du siècle. Donc ce n'est pas tant l'usure de la colonne vertébrale qui est en cause, mais plutôt l'inactivité physique qui est source de douleurs. Catégories de douleur Douleur aiguë : une douleur qui peut durer jusqu'à environ 4 semaines (on l'appelle alors lumbago ou tour de reins). Bien qu'elle soit de courte durée, la douleur lombaire aiguë peut occasionner beaucoup d'inconfort, imposer un arrêt de travail pendant quelques jours et gêner considérablement les activités quotidiennes. Plus de 90 % des lombalgies aiguës disparaissent d'elles-mêmes en 4 semaines ou moins. Douleur subaiguë : une douleur qui persiste généralement de 4 semaines à 3 mois, de manière plus ou moins constante. Une douleur subaiguë peut devenir chronique : il faut donc s'assurer de bien la prendre en charge. Douleur chronique : une douleur constante qui dure plus de 3 mois. Les causes de la douleur lombaire chronique sont parfois difficiles à déterminer. Les personnes qui en souffrent doivent souvent envisager d'apporter des modifications importantes à leur mode de vie. Environ 5 % à 8 % des lombalgies deviennent chroniques. Les signes de la lombalgie En raison de l'anatomie complexe de la colonne lombaire et des multiples causes de douleurs au bas du dos, les symptômes peuvent varier considérablement d'une personne à l'autre. Pour une même affection, 2 personnes peuvent décrire leur douleur de manière fort différente. Si la douleur au bas du dos survient brutalement et se manifeste par une contraction subite et intense des muscles, c'est généralement le signe d'une lésion musculaire, d'une entorse ligamentaire, de la rupture ou du déplacement d'un disque. Ce type de douleur survient typiquement après un « faux mouvement » ou après avoir porté une charge lourde. Si la douleur culmine le matin et s'atténue avec les mouvements et les étirements, il peut s'agir d'un traumatisme musculaire ou encore d'arthrose. Lorsque la douleur descend le long de la partie postérieure de l'une ou des deux jambes, il peut s'agir d'une névralgie sciatique, c'est-à-dire à un « pincement » du nerf sciatique. La douleur est alors exacerbée par la toux, l'éternuement ou l'effort. Ce type de douleur peut aussi être le signe d'une hernie discale. Si la douleur dans la partie inférieure du dos est plus intense la nuit, elle peut être causée par la pression exercée par de l'inflammation, un organe malade ou une tumeur. Quelles sont les causes ? La lombalgie n'est qu'un symptôme dont les causes sont très variées. Dans près de 90 % des cas, la lombalgie est bénigne, ou « non spécifique ». Cela signifie qu'il n'y a pas de lésion majeure pouvant expliquer les douleurs. Celles-ci peuvent alors être liées aux disques intervertébraux, aux vertèbres, aux muscles, etc. La plupart du temps, il est impossible de déterminer avec précision l'origine des douleurs, qui disparaissent spontanément en quelques semaines. Lors de la consultation, votre médecin traitant prendra la décision qui s'impose en pareille situation, il pourra vous demander de faire des examens d'imagerie (radiographie, scan, résonance magnétique) notamment en présence de symptômes neurologiques, l'imagerie est indiquée. Dans de rares cas, la lombalgie peut être le signe d'une maladie grave Une lésion à un muscle, un tendon ou un ligament. Elle peut provenir d'un effort, d'une torsion inhabituelle ou de l'accumulation de microlésions causées par des mouvements répétitifs. Les personnes en mauvaise forme physique ou exerçant des métiers physiques (construction, port de lourdes charges...) sont les plus à risque. La dégénérescence discale. Avec le vieillissement, les disques intervertébraux perdent de leur élasticité. On remarque une dégénérescence discale chez presque toutes les personnes de plus de 60 ans. Certains sportifs vivent aussi ce problème autour de la quarantaine, surtout ceux qui pratiquent une activité entraînant une pression sur la colonne vertébrale. Cette dégénérescence n'est pas toujours associée à des douleurs, mais elle peut être en cause dans certaines lombalgies. Une hernie discale. Se produit lorsqu'une partie du gel contenu dans le disque intervertébral fait saillie vers l'extérieur et comprime les racines nerveuses. De mauvaises postures, le surplus de poids, la grossesse et la dégénérescence discale sont les principales causes de hernie discale. Un problème gynécologique. De nombreuses femmes ont des maux de dos de façon périodique ou constante, en raison de règles douloureuses, d'endométriose, etc. La source des douleurs n'est donc pas située dans la région lombaire, mais la douleur irradie tout de même dans le bas du dos. Le glissement d'une vertèbre sur une autre vertèbre (spondylolisthésis). Cette situation peut se produire en raison d'une faiblesse congénitale dans les structures vertébrales ou à la suite d'un traumatisme. De l'arthrite, de l'arthrose ou de l'ostéoporose. Ces problèmes de santé sont courants chez les personnes âgées. Si l'ostéoporose de la colonne vertébrale est importante, cela peut causer une fracture vertébrale. Certains rhumatismes inflammatoires, comme la spondylarthrite ankylosante, peuvent aussi causer des douleurs et une raideur dans le bas du dos. Peu importe l'origine du mal de dos, il se produit souvent une contraction des muscles situés près de la région endolorie. Il s'agit d'un réflexe de protection. Cette contraction peut elle-même entraîner de la douleur. Un cercle vicieux peut alors s'enclencher et contribuer à rendre les douleurs chroniques. Les mesures préventives de la lombalgie Un mode de vie sain Maintenir un poids santé ou perdre du poids si l'on fait de l'embonpoint. Faites votre test pour connaître votre indice de masse corporelle (IMC). Faire régulièrement de l'exercice et s'échauffer avant d'entreprendre une activité physique. Il s'agit du meilleur moyen de conserver la force et la souplesse du dos. Porter une attention particulière à la musculature de l'abdomen et du dos, qui constitue un corset naturel de la colonne vertébrale tout en la protégeant des chocs. Il importe d'apprendre les exercices sous la supervision d'un instructeur qualifié. Mal exécutés, les exercices peuvent déclencher ou aggraver une lombalgie. Se réserver des moments de détente. Une bonne posture Rester conscient de sa posture en tout temps. Le dos est bien droit, le regard vers l'avant, les épaules vers l'arrière. Pour soulever un objet lourd, s'accroupir en fléchissant les genoux tout en maintenant le dos bien droit, et se relever en dépliant les jambes tout en tenant l'objet près du corps. Eviter les mouvements de torsion. Au travail Si l'on doit rester longtemps en position debout, se servir d'un tabouret bas sur lequel on posera les pieds à tour de rôle, en alternant toutes les 5 à 10 minutes. Si l'on doit rester assis durant de longues heures au bureau ou au volant d'un véhicule, faire des arrêts pour se dégourdir et s'étirer. Utiliser des chaises à dossier droit qui soutiennent bien le bas du dos. Utiliser une chaise pivotante afin de minimiser les mouvements de torsion. Pour le travail à l'ordinateur, régler la hauteur de l'écran de manière à ce que les yeux soient fixés droit devant et la tête, relativement droite. Pensez-y Privilégier les sacs à dos aux sacs à main, et utiliser les deux épaules pour porter le sac à dos. Pousser les objets lourds plutôt que les tirer. Eviter de porter des chaussures à talons hauts (plus de 5 cm). Porter plutôt des chaussures bien ajustées, qui offrent un bon soutien. Pour le traitement , il est du seul ressort de votre médecin traitant qui connait le mieux votre maladie , le type de douleurs dont vous souffrez , c'est lui qui a fait le diagnostic et qui est donc en mesure de vous orienter , de vous conseiller tel ou tel traitement . D'ici là portez – vous bien et pratiquez une activité physique