Passionnés de sciences, de mathématiques et de technologies, ils sont douze lycéens marocains venus des quatre coins du Royaume à prendre part cette année au programme «Summer Space Camp» du Centre américain de l'espace et des fusées (U.S. Space and Rocket Center), à Huntsville en Alabama (sud des Etats-Unis), qui abrite la plus grande collection au monde d'engins spatiaux et de simulateurs de vols en espace. Tout au long d'une semaine (du 10 au 15 juillet), ces astronautes en herbe (huit filles et quatre garçons) ont fait l'expérience, aux côtés des plus motivés et brillants lycéens américains, des missions spatiales et de toute la gamme de techniques, de savoir faire et de préparations suivis par les pionniers US de l'exploration spatiale, le tout dans un décor et une atmosphère quasi-identiques à la réalité grâce à des simulateurs de vol inspirés de ceux utilisés par l'Agence spatiale américaine NASA. L'ambiance bon enfant et décontractée qui règne au «Summer Space Camp» de Huntsville ne cache pas le sérieux de ce programme, pour lequel les douze lycéens marocains ont été sélectionnés sur un total de 280 candidats (âgés entre 15 et 17 ans) à travers tout le Maroc. Un programme inspiré des techniques de la NASA Gestion efficiente du temps, discipline à toute épreuve et esprit d'équipe sont en effet les mots d'ordre régnant au Space Camp. L'emploi du temps quotidien est ponctué, du matin au soir, de conférences, de présentations, briefings, apprentissage des techniques et terminologies liées aux sciences de l'espace et des fusées, mais aussi de travaux pratiques par le biais de simulations de missions spatiales et de tests d'endurance destinés à tester et à renforcer les capacités physiques et mentales des futures astronautes. «Nous essayons de rester aussi fidèles et authentiques que possible aux programmes de la NASA à travers l'initiative du Space Camp», explique à la MAP la Présidente et Directrice exécutive du «US Space and Rocket Center», Deborah Edwards Barnhart. Pour elle, cette expérience constitue un programme «académique» en bonne et due forme, beaucoup plus qu'une simple colonie de vacances dédiée aux sciences de l'espace. «Il s'agit de faire vivre aux participants une expérience quasi-similaire à la réalité, en effectuant des procédures et en manipulant des équipements similaires à ceux utilisés dans une navette spatiale, un centre de commandes ou encore dans une station spatiale placée sur orbite», précise, pour sa part, le vice-président des opérations du Centre, Michael Flachbart. Une expérience marquante à vie L'objectif principal est de faire gagner aux participants «confiance en soi et en leurs capacités, tout en les sensibilisant à l'importance du travail d'équipe à travers des activités de groupes, où l'action de l'un complète celle de l'autre», poursuit-il. «Une passion nouvelle est née chez nous pour les sciences et l'espace à travers l'expérience qu'on a vécu ici au Space Center», lance, le sourire sur les lèvres, Omar Takadoum, l'un des jeunes participants marocains, qui ne cache pas sa joie et sa fierté de représenter le Maroc à ce programme de renommée mondiale. «Cette expérience riche et unique ne manquera certainement pas d'être bénéfique pour notre vie quotidienne ainsi que pour nos études supérieures et nos futures carrières professionnelles», fait remarquer, de son côté, Omaima Es-Samaali, une lycéenne appliquée de Marrakech, en fixant du regard ses camarades de groupe, baptisé «Holderer» en référence à l'un des pionniers de l'industrie aérospatiale aux Etats-Unis. Une occasion pour faire connaître le Maroc et sa culture Mais cette expérience est aussi une «opportunité pour nous de faire connaître notre pays et partager notre culture avec les autres participants venus des quatre coins de l'Amérique et du monde», ajoute sa camarade de groupe, Mouna Tahiri, originaire de Rabat. Pour elle, ce séjour est aussi une occasion de perfectionner son niveau de langue, l'anglais étant la seule langue de travail et de communication au sein du Space Center et l'ensemble des activités et des simulations de mission sont conduites dans la langue de Shakespeare. Mohamed Amine Benmoussa, qui représente la ville de Goulmim, abonde dans le même sens en mettant l'accent sur le volet des échanges culturels et d'esprit d'entraide entre les différents participants, qui bien que venant d'horizons divers, deviennent soudés et solidaires les uns des autres afin de réussir la «mission» confiée à leur groupe. «Je n'ai jamais été aussi confiant et concentré de ma vie qu'aujourd'hui», confie avec émotion, Bassam Hayane, après avoir achevé avec succès un parcours sur corde en hauteur, destiné à tester le niveau de confiance en soi du participant et en les membres de son équipe. «Cette expérience nous fait prendre conscience de notre potentiel et réaliser qu'on peut tout réaliser. Rien n'est désormais impossible pour nous», lance avec fierté cet élève brillant du lycée technique de Taroundant, qui a suscité l'intérêt et l'admiration des encadreurs et responsables du Centre américain de l'espace et des fusées. Le drapeau marocain hissé au US Space and Rocket Center Si l'expérience du Summer Space Camp a ouvert aux jeunes participants marocains de nouveaux horizons et leur a fait découvrir tout un univers de connaissances et de techniques liées à l'exploration spatiale, elle aura aussi ancré en eux l'esprit de patriotisme et d'amour de leur pays qu'ils ont représenté avec fierté et admiration tout au long de cette semaine. La preuve en est qu'ils n'ont pas manqué de ramener dans leurs bagages un drapeau marocain afin de le faire hisser parmi ceux des 74 nations qui participent à ce programme. «On veut voir le drapeau marocain flotter parmi ceux du reste du monde au Space center», lance la voie pleine de fierté Salah-Eddine Draoui, en sortant de son sac à dos un drapeau rouge et vert du Royaume. Les douze lycéens marocains participant à l'édition 2011 du «Summer Space Camp» en Alabama représentent les villes de Berkane, Casablanca, El Jadida, Guelmim, Kenitra, Marrakech, Oujda, Rabat et Taroudant. Deux autres Marocains prennent part également cette année au programme des enseignants-chaperons du Space Camp. Il s'agit d'un jeune enseignant en informatique de Marrakech, et d'une étudiante universitaire en gestion de l'eau et de l'environnement de Mohammedia et volontaire active dans le domaine de la sensibilisation au respect de l'environnement. Envoyé spécial de la Map