L'Espagne a enregistré le plus bas pourcentage de sans papiers arrivés en 2009 des pays de l'Organisation pour la Coopération et le Développement économique (OCDE) comme conséquence de la crise économique. Elle avait accueilli 470.000 immigrés face aux 690.000 qui sont entrés dans le pays en 2008, soit une baisse de 46,8%. Cette chute a concerné en premier lieu les Equatoriens, suivis des Roumains et des Marocains, lit-on dans le rapport annuel, rendu public mardi par l'OCDE. Ces flux se sont réduits pour la deuxième année consécutive depuis une décennie de forte progression. La chute des flux migratoires a été de 7% en 2009 dans l'ensemble des pays de l'OCDE, ce qui se traduit par une baisse de 4,3 millions de personnes contre 4,5 millions en 2008. Outre l'Espagne, d'autres pays européens accusent une diminution de ces flux tels l'Irlande, l'Italie, la République Tchèque et la Suisse. Bien que les données nationales disponibles des pays de l'OCDE fassent état d'une probable réduction des flux en 2010, «la demande de la main d'œuvre étrangère se récupèrera» à l'avenir, a indiqué lors d'une conférence de presse à Bruxelles, le directeur général de l'OCDE, le Mexicain Angel Gurria. S'agissant de l'Espagne, les données «ne sont d'aucune surprise», a dit Gurria en se référant au haut nombre des sans-papiers arrivés durant une décennie. La situation du marché du travail de ces immigrés s'est détérioré de manière «significative» puisque sur un total des 1.200.000 emplois détruits en 2009 en Espagne, 340.000 correspondaient aux immigrés. Toutefois, signale le rapport de l'OCDE, aussi bien la globalisation que le vieillissement de la population ne cessent de grimper, ce qui invite à encourager des voies légales de migration et favoriser un meilleur usage des compétences de ce collectif. En détail, les immigrés les plus affectés par le chômage sont les plus jeunes, ceux qui travaillent dans le secteur du bâtiment et au commerce minoritaire, remarque l'OCDE. Par contre, l'emploi dans le secteur de l'éducation, de la santé et des soins de longue durée a augmenté chez les immigrés. Autre donnée apportée par le rapport fait état de la progression du nombre des étrangers arrivés dans les pays de l'OCDE pour étudier, qui a atteint 2,3 millions en 2008. Prés d'un étudiant sur cinq provient de la Chine. Le rapport conclut sur une série de recommandations sur la manière de gérer les flux migratoires, dont la nécessité de renforcer les programmes d'intégration et l'élargissement du champ de coopération avec les pays d'origine des immigrés en vue d'améliorer les conditions de recrutement de la main-d'œuvre étrangère et réduire les flux des migratoires irréguliers.