L'Union pour la Méditerranée (UpM) peut jouer un rôle “important” dans l'intégration régionale euro-méditerranéenne, a souligné le nouveau secrétaire général de l'UpM, Youssef Amrani, dans un entretien publié, mardi, par le premier quotidien espagnol “El Pais”. “Les processus de réforme et de modernisation” des pays de la Méditerranée seront “inévitablement accompagnés de processus d'intégration régionale dans lesquels l'UpM peut jouer un rôle important”, a dit M. Amrani, ajoutant que l'”intégration régionale et la démocratie doivent aller main dans la main” dans l'espace méditerranéen. M. Amrani a fait savoir, dans le même contexte, que son objectif à la tête de l'UpM est de “consolider” cette organisation à travers, notamment la mise en place de “politiques et de projets visant à faire de l'espace méditerranéen une réalité et à assoir une complémentarité entre les efforts de l'Union et la politique européenne de voisinage”. Il a, à cet égard, mis en exergue l'importance de l'Union comme étant un “cadre de coopération régionale avec l'Europe”, faisant savoir qu'un Maghreb “fort” peut contribuer à la consolidation de cet espace de “paix et de prospérité”. S'agissant du rôle qui peut jouer l'UpM dans le règlement du conflit arabo-israélien, M. Amrani, dont la cérémonie d'installation au poste de secrétaire général de l'UpM est prévue ce mardi à Barcelone, a indiqué que l'Union “n'est pas le cadre pour négocier la paix, mais c'est l'unique lieu de rencontre entre toutes les parties du conflit”. M. Amrani, qui occupait le poste de secrétaire général du ministère des Affaires étrangères et de la coopération, a, en outre, souligné l'importance de la coopération entre les pays méditerranéens pour faire face au problème de l'immigration illégale, plaidant pour une “gestion partagée” de cette question. Le secrétaire général de l'UpM a, dans ce sens, appelé à “une plus grande mobilité” des étudiants, des entrepreneurs, des académiciens et des chercheurs entre les pays de la Méditerranée dans l'objectif de créer un “espace commun de coopération”. Evoquant la nouvelle Constitution, approuvée massivement par le peuple marocain, lors du référendum de vendredi, M. Amrani a souligné que la nouvelle Loi Fondamentale “consacre une Monarchie constitutionnelle adaptée aux nécessités du Maroc, à sa tradition historique et à sa réalité sociale et politique”. Il s'agit, a-t-il poursuivi, d'un “changement indiscutable vers la modernité, un changement qui consolide la démocratie comme un principe de gouvernement, la décentralisation, la reconnaissance de la richesse culturelle du Maroc et la représentativité des partis politiques”. M. Amrani a été nommé Secrétaire général de l'UPM par les Hauts fonctionnaires de l'Union, lors d'une réunion tenue le 25 mai dernier à Barcelone. Il remplace dans ce poste le Jordanien Ahmed Massa'deh qui a démissionné de ses fonctions en janvier dernier. La nomination de M. Amrani a été unanimement saluée par l'ensemble des pays membres de cette organisation. Cette nomination a été également vivement saluée par les ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne lors d'une réunion tenue récemment au Luxembourg dans le cadre des travaux du “Conseil Affaires étrangères”. Créée le 13 juillet 2008 à l'initiative du président français Nicolas Sarkozy, l'UPM compte quarante-trois membres dont les pays de l'Union européenne, la Turquie, Israël et les pays arabes riverains de la Méditerranée. L'organisation ambitionne, en développant des projets concrets dans divers domaines (environnement, transports, énergie, culture, éducation...), de donner un nouveau souffle à la coopération euro-méditerranéenne lancée en 1995 à Barcelone. Au niveau institutionnel, l'Union est toujours co-présidée, depuis sa création, par la France et l'Egypte.