Le Haut commissariat au Plan révise à la hausse le taux de croissance du PIB en 2011 à 4,8% au lieu de 4,6% annoncé auparavant. Tablant sur une bonne moisson céréalière estimée à 80 millions de quintaux et une bonne tenue de la demande intérieure, le principal statisticien du royaume estime que la croissance économique nationale enregistrerait en 2011 une amélioration de 1,1 point à 4,8% au lieu de 3,7% en 2010. «Cette évolution aurait bénéficié, selon le HCP, de la relance de certaines activités économiques, d'une part, et des mesures prises par les pouvoirs publics en réponse aux évolutions contraignantes de l'environnement international, d'autre part». Sur le front de l'inflation, l'année 2012 connaitrait une surchauffe des prix, alimentée essentiellement par la persistance de la hausse des cours des produits importés. Le HCP signale que «l'inflation passerait de 1,6% en 2011 à 2,5% en 2012 », en dépit du niveau élevé des dépenses de compensation. Sur le registre de financement de l'économie, le déficit serait de l'ordre de 4,6% du PIB au lieu de 4,3% en 2011. Le déséquilibre dynamique entre le taux d'épargne nationale limité à 31% et le taux d'investissement qui se situerait à 35,7% explique cette accentuation du besoin de financement de l'économie. L'aggravation du déficit commercial représente un autre point rouge des agrégats de l'économie marocaine, relève le HCP. «L'accentuation du déficit commercial resterait à l'ordre du jour, d'autant plus que le ralentissement prévisible des revenus nets en provenance de reste du monde, devrait induire un frein à l'accumulation des réserves en devises et pourrait, en conséquence, affecter les conditions de financement de l'économie», lit-on dans la note de présentation du HCP. Soutenabilité de l'équilibre extérieur Cela dit, l'économie marocaine ne pâtirait pas outre mesure de la décélération de l'économie mondiale. En 2012, la croissance de l'économie marocaine réussirait tout au moins à se consolider aux alentours de 4,5%. Cette prévision est établie, selon le HCP, «sur la base de l'hypothèse de reconduction de la politique budgétaire en vigueur en 2011, d'une production céréalière d'environ 70 millions de quintaux durant la saison 2011/2012, ainsi que des perspectives d'évolution des principales variables de l'environnement international, notamment la demande mondiale adressée au Maroc». Selon les analystes du HCP, «la valeur ajoutée primaire (secteur agricole et pêches) connaitrait une légère hausse de 1,5%, alors que celle des activités non agricoles maintiendraient son rythme d'accroissement à 4,9%. Plus précisément, les activités du secteur secondaire, dans l'élan de leur tendance ascendante depuis 2010, dégageraient une valeur ajoutée en progression de 5% et celle du secteur tertiaire de 4,7%». Jusqu'ici, l'économie nationale bénéficie d'une demande intérieure soutenue. Mais, là il y a un hic ! En tout cas, le HCP souligne, entre les lignes, la fragilité de cette croissance : «le modèle de croissance basé sur la satisfaction d'une grande part de la demande intérieure par les importations commence à menacer la soutenabilité de l'équilibre extérieur. La problématique de la diversification des structures de production et de la compétitivité des entreprises serait, plus que jamais, à l'ordre du jour aussi bien sur le marché intérieur que sur le marché extérieur ».