L'activité économique nationale a enregistré une évolution globalement favorable, en ligne avec son dynamisme intérieur et avec l'impact positif de la demande mondiale adressée au Maroc, indique la DEPF, qui vient de publier sa dernière note de conjoncture. A fin avril 2011, l'économie nationale affiche une évolution positive, dans le sillage d'une bonne campagne céréalière. La DEPF a relevé une bonne tenue des exportations, notamment des phosphates et produits dérivés, une amélioration des transferts des MRE et une bonne tenue de l'activité touristique. La consommation des ménages aurait réalisé, d'après les analystes de la DEPF, une évolution positive au cours des quatre premiers mois de l'année 2011, comme en témoigne le bon comportement des crédits à la consommation en hausse de 6,2% en glissement annuel. Pour le secteur agricole, selon la déclaration du ministre de l'Agriculture et de la Pêche Maritime à l'occasion de la 4ème édition des Assises de l'Agriculture tenue à Meknès, la production céréalière au titre de l'actuelle campagne est estimée à 88 millions de quintaux, en progression de 18% par rapport à la campagne précédente. Cette bonne campagne aurait bénéficié de la bonne répartition temporelle et spatiale des précipitations dans la plupart des régions céréalières ainsi que de la mécanisation accrue et de la forte utilisation des semences et des engrais. Le secteur secondaire affiche une évolution positive au titre des quatre premiers mois de l'année 2011, conformément à l'évolution de ses indicateurs d'activité. La forte demande extérieure pour les produits phosphatés a eu des retombées positives sur l'activité de l'OCP. La production marchande de phosphate brut a augmenté de 13,8%, impulsée en partie par la demande d'acide phosphorique et d'engrais dont les productions ont progressé de 20,7% et de 41,8% respectivement. Le secteur du BTP aurait globalement maintenu sa dynamique entamée depuis le début de l'année comme en témoigne la hausse de la consommation de ciment de 7,6% en glissement annuel. Pour sa part, la consommation d'électricité a affiché une bonne performance au titre de la même période, croissant de 8,5% en glissement annuel. De son côté, la production des industries manufacturières aurait connu un léger accroissement durant le premier trimestre 2011 et une amélioration au cours du deuxième trimestre, en glissement trimestriel, selon les résultats de l'enquête de conjoncture du HCP. Par ailleurs, les résultats de l'enquête de conjoncture dans l'industrie élaborée par Bank Al-Maghrib font état d'un taux moyen d'utilisation des capacités de production de 73% à fin avril 2011, en hausse de 2 points en glissement annuel. Pour leur part, les activités tertiaires ont préservé leur évolution positive constatée au début de l'année en cours. L'activité touristique a clôturé les quatre premiers mois de cette année sur une bonne performance. Selon le Ministère du Tourisme et de l'Artisanat, les arrivées de touristes et les nuitées réalisées dans les hôtels classés se sont raffermies de 9,6% et de 5% respectivement. Les trois principaux parcs du secteur des télécommunications (téléphonie mobile, téléphonie fixe et Internet) se sont renforcés respectivement de 23,4%, de 5,8% et de 59,5% en glissement annuel au cours du premier trimestre de l'année 2011. De leur côté, les activités de transport ont évolué positivement profitant, entre autres, du dynamisme du commerce extérieur, du tourisme et de la bonne campagne agricole. 13,3 milliards DH d'investissement public La consommation des ménages aurait réalisé une évolution positive au titre des quatre premiers mois de l'année 2011, comme en témoigne le bon comportement des crédits à la consommation en hausse de 6,2% en glissement annuel. La demande intérieure des ménages aurait été confortée par la maîtrise des prix et de l'amélioration des revenus des ménages soutenus par l'effet positif de la bonne campagne agricole attendue, la baisse du taux de chômage en glissement annuel et l'amélioration des transferts des MRE, ainsi que par l'impact bénéfique de la hausse prévue des salaires des fonctionnaires de l'Etat. Pour sa part, l'investissement se serait positivement comporté en ligne avec la hausse des crédits à l'équipement et des importations des biens d'équipement industriel hors avions de 11,8% et de 3,5% respectivement. Les recettes des investissements et prêts privés étrangers ont atteint 6,8 milliards de dirhams et restent prédominées à hauteur de 80,3% par les IDE. Les dépenses d'investissement du budget de l'Etat se sont chiffrées à 13,3 milliards de dirhams. Les transactions commerciales du Maroc avec le reste du monde se sont traduites, au titre de la même période, par un taux de couverture des biens et services de 68,7%, en recul de 2,5 points. Cette situation est attribuable à l'augmentation de la valeur des exportations des biens et services de 15,9%, moins importante que celle des importations (+20%). Ces évolutions couvrent une progression de la valeur des exportations des biens (FOB) de 24,1% et un renforcement des importations (CAF) de 24,6%. Les échanges de services ont été marqués par un solde excédentaire de 12 milliards de dirhams, en progression de 10,7% par rapport à la même période de l'année 2010, couvrant une progression des recettes « voyage » de 7,9% et de celles des centres d'appel de 3,4%. Les transferts des MRE ont augmenté de 3,8%. Selon les données préliminaires de l'Office des Changes, les échanges extérieurs des biens ont poursuivi leur tendance haussière à fin mai 2011, donnant lieu à une progression des exportations de 22,3% et des importations de 23,7%. Les recettes voyage et les transferts MRE ont progressé de 8,3% et de 6,8% respectivement. Hausse réduite de la masse monétaire Selon les données publiées par Bank Al-Maghrib, la masse monétaire (M3) a augmenté, en glissement annuel, de 4,1% à fin avril 2011 après une hausse de 6,3% à fin avril 2010. Principal contributeur à la croissance de M3, les créances à l'économie ont atteint 714,6 milliards de dirhams, en hausse de 6,7% ou 44,8 milliards de dirhams après une augmentation de 12,5% ou 74,5 milliards à fin avril 2010. Cette évolution provient du ralentissement du rythme de progression des crédits bancaires à +6,8% après +11,7% un an auparavant. Les avoirs extérieurs nets ont quasiment stagné comparativement à fin avril 2010 pour se chiffrer à 181,8 milliards de dirhams après une baisse de 6,8% ou 13,2 milliards de dirhams il y a un an. Cette évolution recouvre une hausse des avoirs extérieurs nets de la banque centrale de 3,7% et un recul de 63,8% de ceux des autres institutions de dépôts. Les créances nettes sur l'administration centrale ont augmenté de 4,4% pour s'établir à 84,3 milliards de dirhams après une baisse de 17,3% un an auparavant, en relation avec l'augmentation de 2,9% des recours de l'administration centrale aux autres institutions de dépôts.