Le Groupe Banque Centrale Populaire occupe le devant de la scène économique et financière du pays. La première banque publique du royaume est en train de mener un vaste programme de restructuration dans le but de renforcer son positionnement dans la perspective d'une large ouverture du Maroc à la concurrence étrangère. En effet, en marge de son programme de rachat d'actions, qui démarre début juin, la BCP vient de surprendre le marché en annonçant officiellement la cession de 20% (la moitié des participations détenues par le Trésor dans le capital de la banque) aux Banques Populaires Régionales. De plus, en parallèle avec le rachat d'actions, la banque procède à une augmentation de son capital par la distribution d'actions gratuites. Une aubaine pour tous les détenteurs de titres BCP. Il y a un mois ou presque, le CDVM a donné son feu vert au « Programme de rachat d'actions» proposé par le Conseil d'administration et qui doit être avalisé par l'assemblée générale des actionnaires prévue ce mardi 24 mai. D'après la note d'information visée par le gendarme de la Place, la société pourrait acquérir un maximum de 3 320 537 actions, soit 5% du capital ou 6 641 074 actions, soit 5% du capital après augmentation du capital prévue par incorporation des réserves. Conformément au projet de résolution relatif à l'autorisation du programme de rachat, celui-ci s'étalera sur une période maximale de 18 mois du 1er juin 2011 au 30 Novembre 2012. La fourchette proposée dans le cadre du présent programme de rachat est de [370 DH – 520 DH] ou 185 DH – 270 DH, après augmentation de capital par incorporation de réserves. Le programme de rachat d'actions que la BCP compte mettre en place sera financé par ses ressources propres, sachant que dans le bilan social arrêté au 31 décembre 2010, la trésorerie disponible ressort à 1.653 millions DH. Au cours de la période allant du 1er avril 2010 au 31 mars 2011, les échanges sur le marché central portant sur le titre BCP ont atteint un total de 9 063 932 titres, pour un nombre d'actions flottant en bourse de 12 312 553 actions au 31 décembre 2010, soit 43,6% du flottant (sur la base d'un flottant de 31,28% du capital de la BCP). Ces échanges ont cumulé un volume global de 3.457 millions DH. Le cours moyen pondéré a été de l'ordre de 381 DH. La moyenne quotidienne des volumes traités a été de 13,9 millions DH correspondant à une moyenne de 36.401 titres échangés par séance. L'opération de vente de 20% du capital détenus par le Trésor est la deuxième du genre après celle réalisée le 10 juillet 2002 où l'Etat a cédé 21% du capital social de la banque en faveur des Banques Populaires Régionales. On rappellera que cette cession a porté sur 1 208 610 actions vendues au prix unitaire de 450 DH (pour une valeur nominale 100 DH) soit un montant total de l'opération de 543, 87 millions DH. A la fin de l'année 2002, la BCP a procédé à l'absorption de la SMDC. Cette fusion s'est faite au moyen d'une augmentation de capital de la BCP portant sur un montant de quelque 53 millions DH. L'OCP dans le tour de table En juillet 2004, la BCP rejoint la cote officielle de la Bourse de Casablanca. Son introduction s'est faite cession par l'Etat de 20% de son capital. La cession a porté sur 1 177 610 actions cédées au prix unitaire de 680 DH, pour une valeur nominale unitaire de 100 DH. L'opération devait rapporter au Trésor 800,77 millions DH DH. Le 22 septembre 2008, la BCP a procédé à une augmentation de capital par la création de 284.137 actions en faveur des salariés du CPM. Cette augmentation de capital s'est faite au prix unitaire de 1.888 DH, soit une prime d'émission de 1.788 DH par action, pour un montant total de 536,45 millions DH. Les salariés devaient détenir, suite à cette opération 4,6% du capital de la BCP. Une réduction du nominal des actions de la BCP de 100 DH à 10 DH par action a été effectuée le 15 Janvier 2009. Ainsi, le capital social de la BCP, qui s'élevait à 617,21 millions DH est désormais réparti en 61 721 880 actions suite au split. En date du 12 février 2009, une augmentation de capital social de la BCP de 6,62% a été réalisée, exclusivement réservée à l'OCP, pour un montant global de 1 milliard DH, répartis en augmentation de capital de 43,76 millions DH et en prime d'émission de 956,23 millions DH. Au final, le capital social de la BCP a atteint 660,98 millions DH, le 12 février 2009. Par ailleurs, le 29 octobre 2010, suite à l'opération de fusion-absorption de la BP Casa par la BCP, le capital de la BCP a augmenté de 100 millions DH. De ce fait le capital social de la BCP, au 30 avril 2011 et avant l'augmentation de capital par incorporation de réserves prévue après l'assemblée générale mixte du 24 mai 2011, est de 664,10 millions DH réparti en 6 641 074 800 actions de même catégorie de valeur nominale de 10 DH par action. Faible exposition aux actifs toxiques étrangers Le secteur bancaire présente une exposition limitée à la crise financière internationale actuelle en raison de l'absence de créances dites « toxiques » dans les portefeuilles des banques marocaines. Celles-ci n'ont que peu voire pas été directement affectées par la «tempête» financière qui a conduit à la faillite de grandes banques de par le monde. Ceci s'explique par la réglementation mise en place par les autorités compétentes qui limite et réglemente l'exposition des institutions financières marocaines aux actifs étrangers; - Indirectement, le secteur bancaire est censé subir les contrecoups de la crise économique mondiale qui se traduit par une baisse de la demande adressée à l'économie marocaine. Par voie de conséquence, le secteur bancaire s'attend à un nombre de défaillances de la part de ses clients. Il est à noter qu'une incertitude pèse quant à l'ampleur de ces défaillances.