- Signature de sept conventions de partenariat entre le gouvernement et des opérateurs économiques. - Le Souverain décore des personnalités marocaines et étrangères. SM le Roi Mohammed VI, que Dieu L'assiste, a présidé, jeudi à Casablanca, la cérémonie d'ouverture de la deuxième édition des Assises de l'industrie. Au cours de cette cérémonie, il a été procédé à la projection d'une vidéo retraçant l'état d'avancement des chantiers du Pacte national pour l'émergence industrielle (PNEI, 2009-2015), signé à Fès le 13 février 2009. M. Chami devait présenter devant le Souverain le bilan de la mise en œuvre des dispositions du pacte, qui prend la forme d'un contrat-programme de 111 mesures engageant l'Etat et le secteur privé. Lors de la présentation du Pacte national pour l'émergence industrielle, le ministre de l'Industrie, du commerce et des nouvelles technologies, Ahmed Reda Chami, a précisé que ce Pacte s'articule autour des mesures qui visent le renforcement de la compétitivité des PME, l'amélioration du climat des affaires et la promotion de la formation, le développement des métiers mondiaux du Maroc et de plates-formes industrielles intégrées (P2I). “Le Maroc a réussi à développer et à commercialiser une offre compétitive répondant aux besoins des investisseurs” pour ce qui concerne quatre métiers mondiaux : l'offshoring, l'automobile, l'aéronautique et l'électronique, s'est réjoui le ministre. “Nous sommes sur la bonne voie pour la mise en œuvre des 111 mesures du Pacte national pour l'émergence industrielle”, a-t-il affirmé. Pour sa part, le président de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), Mohamed Horani a salué la mise en place de programmes de soutien aux PME, appelant à “redoubler d'efforts pour assurer la promotion de cet arsenal de mesures d'accompagnement volontariste afin que le maximum d'entreprises puissent en bénéficier”. Evoquant la vision 2020 du CGEM, M. Horani a indiqué que l'ambition est de porter la contribution des entreprises industrielles à 550 milliards DH du PIB à l'horizon 2020, contre 215 milliards en 2010 (soit 28 %). “La réforme de la Constitution a ouvert au Maroc une nouvelle perspective d'approfondissement et de consolidation de son processus de démocratisation”, a-t-il relevé, estimant que cette grande avancée démocratique renforcera le climat des affaires du Royaume ainsi que son attractivité pour les investisseurs tant marocains qu'étrangers. De son côté, Robert Zoellick, président de la Banque mondiale, a mis en évidence la pertinence de la stratégie industrielle marocaine, des choix du Maroc dans les domaines industriel et financier et des efforts appréciables déployés par le Royaume dans ce sens. De même, Dominic Barton, président du Cabinet Mckinsey et Guy Hachey, président de Bombardier Aéronautique-Canada, ont focalisé leurs interventions sur le positionnement du Maroc dans l'industrie mondiale, notamment en tant qu'acteur majeur du secteur aéronautique. 7 conventions et de nouvelles opportunités Par la suite, SM le Roi, que Dieu L'assiste, a présidé la cérémonie de signature de sept conventions de partenariat et de développement industriel entre le gouvernement et nombre d'opérateurs économiques. La première convention concerne la mise en place de la plateforme industrielle intégrée de Nouaceur. La deuxième convention porte sur la mise en place de la plateforme industrielle intégrée de Tanger. La troisième convention est relative à la création d'un Fonds d'investissement public-privé dédié au financement des PME, doté de 430 millions de DH. Ce fonds a pour objet de réaliser, directement ou indirectement, toutes opérations liées à la prise et détention de participations minoritaires et majoritaires dans des petites et moyennes entreprises marocaines. La quatrième convention concerne la création d'un Fonds d'investissement public-privé dédié au financement des PME, doté de 400 millions DH. Ce fonds a pour objet de réaliser, directement ou indirectement, toutes opérations liées à la prise et détention de participations minoritaires et majoritaires dans des petites et moyennes entreprises marocaines. Quant à la cinquième convention, conclue entre les partenaires fondateurs du programme INMAA, elle concerne la définition des conditions et des modalités de mise en œuvre de ce projet ainsi que les engagements des parties. La sixième convention est relative à la mise en place du programme de promotion de la santé et de la sécurité au Travail (2011 - 2014). Elle porte sur l'opérationnalisation par l'Institut national des Conditions de vie au travail du programme de promotion de la santé et la sécurité au travail à travers notamment la sensibilisation et la mise à niveau des entreprises. Pour ce qui est de la septième convention, elle porte sur la mise en place et la gestion de l'Institut de Formation aux métiers de l'industrie automobile de Kenitra. Par la même occasion, le Souverain a décoré plusieurs personnalités étrangères et marocaines pour leur contribution au développement industriel et économique du Royaume. Il s'agit de Stefaan Vandevelde, président des réseaux de distribution électrique et électronique au groupe américain “Delphi” à Tanger, Mariano De Torres, vice-président de gestion des systèmes d'énergie électrique en Europe et en Afrique au groupe “ Lear Corporation “ (Tanger) et Guy Moraux, président du groupe “ BM Electronic Systems “ (Casablanca), que le Souverain a décorés du Ouissam Alaouite de l'Ordre d'Officier. SM le Roi a également décoré du Ouissam de mérite national (Al Moukafaâ Al Wataniya) de l'Ordre d'Officier, Ali Moâmah, président du groupe “ Sinfa Maroc” (Casablanca), Abdellah Zoheir, président Sofmag (Mohammedia) et Mustapha Laghrari Zougari, directeur général de la société “Tuyauto” à Casablanca. Cette cérémonie s'est déroulée en présence des présidents des deux chambres du Parlement, des conseillers de SM le Roi, de membres du gouvernement et de plusieurs opérateurs économiques marocains et étrangers. Reda Chami : Le Royaume dispose de réels avantages compétitifs Le Maroc va se focaliser sur les secteurs où il dispose de réels avantages compétitifs tout en restant ouvert à accompagner les investissements dans d'autres branches d'activité, a notamment souligné Ahmed Reda Chami, ministre de l'Industrie, du commerce et des nouvelles technologies. Le Maroc a réussi à développer et à commercialiser une offre compétitive répondant aux besoins des investisseurs dans les quatre métiers mondiaux à savoir l'offshoring, l'automobile, l'aéronautique et l'électronique, a-t-il affirmé. D'autres secteurs peuvent tout aussi être compétitifs comme l'industrie pharmaceutique, les énergies renouvelables (solaire et éolien) ou encore la chimie et la parachimie, a noté le ministre. Il a, en outre, mis en exergue la confiance dont jouit le Royaume auprès des investisseurs étrangers qui développent leurs activités dans un climat d'affaires propice, citant à titre d'exemple la hausse de 76 % des investissements espagnols dont 50 % dans l'industrie. Le groupe japonais Sumitomo, qui emploie 15.000 personnes dans cinq usines, compte implanter deux autres, ce qui devra porter ce nombre à 20.000 employés à l'horizon 2012, a ajouté le ministre, précisant que d'autres opérateurs sont soit en cours d'installation soit ont formulé leur intention de s'implanter dans le pays. Après avoir souligné l'intérêt accordé au développement des PME dans le tissu économique et industriel du pays, M. Chami a évoqué les programmes lancés pour accompagner ces entreprises en vue d'augmenter leur productivité. Des chantiers sont en cours afin de permettre aux PME de relever les défis auxquels elles sont confrontées, a-t-il ajouté, citant à cet égard les mesures mises en place pour soutenir les PME durant leur cycle de vie telles les offres de formation et de financement (Imtiaz, Moussanada et INMAA) ainsi que l'aménagement d'infrastructures répondant aux standards internationaux (création de cités PME, mise en place de plateformes industrielles intégrées, zones d'activités économiques et réhabilitation des zones industrielles existantes). Nizar Baraka : Le Maroc, un modèle dans la région La mise en œuvre du Pacte National pour l'Emergence Industrielle (PNEI), lancé en 2009 sous l'impulsion de SM le Roi Mohammed VI, a permis au Maroc de réaliser d'importantes avancées suscitant l'intérêt croissant des investisseurs de par le monde, a affirmé, jeudi à Casablanca, Nizar Baraka, ministre délégué chargé des Affaires économiques et générales. Le lancement du PNEI a aussi permis la création de plateformes industrielles compétitives intégrées et de 15.000 emplois en 2010, l'augmentation des investissements directs étrangers (IDE) et des exportations industrielles, a ajouté M. Baraka. Et dans le sillage de ce Pacte, pierre angulaire de la stratégie de développement économique du pays, le gouvernement a procédé à la création du comité d'environnement des affaires, qui a contribué à la modernisation du droit des affaires, à la simplification des procédures administratives, au renforcement de la transparence et de la lutte contre la corruption, outre l'encouragement de la médiation et de l'arbitrage pour le règlement des litiges commerciaux. La participation du président de la Banque mondiale, Robert Zoellick, à la 2ème édition des Assises de l'Industrie constitue un hommage pour le Maroc et conforte la dynamique réformatrice enclenchée par le Royaume sous la conduite éclairée de SM le Roi Mohammed VI, a dit le ministre. Il a jouté que l'amélioration du climat des affaires et de la bonne gouvernance ainsi que le renforcement de la transparence ont permis au Royaume d'attirer plus d'investisseurs étrangers et de se positionner en tant que modèle pour la région. Le ministre a également évoqué les mesures incitatives et d'accompagnement des PME à travers des fonds publics-privés et des programmes de financement (Imtiaz, Moussanada et INMAA) en faveur des entreprises. Le PNEI vise à doter le Maroc d'une industrie forte et génératrice de croissance économique en misant sur les secteurs dans lesquels le Royaume dispose de réels avantages compétitifs. Il est scellé par la signature d'un contrat programme entre l'Etat et le secteur privé. Ce contrat programme, véritable feuille de route, propose 111 mesures concrètes et actions précises à entreprendre mutuellement par l'Etat et le privé, entre 2009 et 2015 pour la réalisation des objectifs du PNEI. Mohamed Horani : Notre ambition est de renforcer l'assise industrielle Les entreprises industrielles marocaines ont généré 215 milliards DH en 2010, soit 28 % du PIB, a dit le président de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), Mohamed Horani. «Notre ambition est d'amener cette contribution à 550 milliards DH à horizon 2020» a souligné M. Horani devant SM le Roi Mohammed VI lors de la cérémonie d'ouverture des deuxièmes Assises de l'industrie. «Afin d'y parvenir, il est nécessaire de promouvoir un environnement attractif pour les opérateurs industriels et de fournir un appui spécifique aux secteurs à fort potentiel vis-à-vis de la croissance, de l'export, de l'emploi et de l'équilibre régional», a souligné M. Horani, qui a salué la mise en place de programmes de soutien aux PME tels que Imtiaz, Moussanada et, tout récemment, INMAA. Pour les quatre métiers mondiaux du Maroc (offshoring, automobile, aéronautique et électrique), le président de la CGEM a fait savoir que l'offshoring a généré 5,4 milliards DH en 2010 et plus de 40.000 emplois. Après Casablanca et Rabat, ce secteur vital pour les exportations marocaines est en train d'être déployé dans plusieurs villes du Royaume: Fès et Tétouan en 2012, Marrakech, Agadir et Oujda en 2013, a relevé le président de la CGEM. Selon lui, le secteur de l'aéronautique compte plus de 8.000 emplois à très forte valeur ajoutée et a pu générer près de 1 milliard de dollars en 2010, a-t-il précisé, notant que «le projet de parc industriel aéronautique intégré et innovant de Nouaceur cristallise notre ambition d'aller encore plus loin dans le secteur des industries aéronautiques et connexes, en l'occurrence la sécurité, la défense et l'électronique embarquée». Pour ce qui est du secteur électronique, il compte atteindre 15.000 emplois à horizon 2015 contre 9.600 actuellement. L'heure est à la mobilisation «Quant au secteur de l'automobile, le Maroc devient exportateur de voitures depuis 2008, et ce à destination de l'Europe, de l'Afrique et du Moyen Orient. Ainsi, la croissance des exportations a enregistré un bond de plus de 60 % en 2010 comparativement à 2009», a souligné le président de la CGEM, notant qu'avec plus de 55.000 emplois déjà pourvus, le secteur prévoit la création de 15.000 postes supplémentaires entre 2011 et 2013. Pour ce qui est du secteur du textile, de l'habillement et du cuir, M. Horani a indiqué que les opérateurs de ce secteur «appréhendent l'année 2011 avec optimisme», ce qui les a incités, a-t-il rappelé, à signer une convention avec l'Office de la formation professionnelle et de la promotion du travail dans la perspective de former 20.000 candidats. Enregistrant 26,4 milliards DH en 2010, soit un taux de 34 % du PIB industriel, le secteur agroalimentaire emploie près de 90.000 salariés, a poursuivi M. Horani, déplorant que ce secteur ne soit « pas suffisamment intégré avec celui de l'agriculture, ce qui représente un gisement à explorer en vue de mieux valoriser notre agriculture». Pour le président de la CGEM, «l'heure est plus que jamais à la mobilisation, à la coordination des actions du gouvernement et des opérateurs économiques». Il s'agit, selon lui, de maintenir le cap afin d'atteindre les objectifs fixés par le Pacte National pour l'émergence industrielle. «Le Maroc a fait le choix de la modernité, du développement durable, équitable et pérenne. Une telle tâche est ardue de par les efforts, les énergies et les talents à déployer», a conclu M. Horani. M. Zoellick : «Il reste de nombreux défis à relever dans le cadre de l'INDH» Le président de la Banque mondiale (BM), Robert Zoellick a qualifié, jeudi, d'»encourageants» les résultats obtenus par l'Initiative nationale pour le développement humain (INDH), affirmant que ce chantier contribue à «une nouvelle prise de conscience citoyenne». «Il reste de nombreux défis à relever dans le cadre de l'INDH, mais les résultats déjà obtenus sont encourageants», a estimé M. Zoellick dans une allocution devant SM le Roi Mohammed VI à l'ouverture à Casablanca des deuxièmes assises de l'industrie. «L'initiative, a-t-il précisé, a permis de financer plus de 22.000 projets, à hauteur de 70.000 dollars par projet en moyenne, et d'allouer plus de 1,5 milliard de dollars de crédits budgétaires destinés à plus de 5 millions de bénéficiaires». Le taux de pauvreté a été ramené de 36 à 21 % dans les zones rurales ciblées et 40.000 emplois ont été générés, depuis 2005, par les microprojets financés dans le cadre de cette initiative, a-t-il ajouté. Selon M. Zoellick, le Maroc est «en bonne voie pour dépasser les cibles des Objectifs de développement pour le Millénaire» en matière d'approvisionnement en eau et d'assainissement. En fait, a-t-il rappelé, l'appui le plus récent fourni par la Banque à ce secteur s'est chiffré à 285 millions de dollars en juin dernier. Le président de la BM a noté à ce propos que la Société financière internationale, institution du groupe de la Banque mondiale qui intervient dans le secteur privé, développe ses activités au Maroc où elle a investi plus de 200 millions de dollars dans 13 compagnies. La Banque mondiale, a-t-il relevé, a renforcé son partenariat avec le Maroc et fourni au pays des ressources, représentant en moyenne 700 millions de dollars par an. «Nos apports visent les domaines jugés prioritaires par le gouvernement marocain : l'éducation, la gestion des déchets, le Plan Maroc vert, la réforme des administrations publiques et les transports urbains», a-t-il expliqué. Il a par ailleurs soutenu que le Pacte national pour l'émergence industrielle (PNEI) «peut constituer un référentiel important de par sa focalisation sur les résultats». Le groupe de la Banque mondiale, a affirmé le président de la BM, «collabore avec le gouvernement marocain dans un certain nombre de domaines qui pourraient améliorer le contexte dans lequel s'inscrivent vos efforts de développement». Il a cité à cet égard la collaboration de la Banque avec le Maroc pour la mise en place d'une capacité de production d'électricité solaire de 2.000 mégawatts à l'horizon 2020. « Ce plan ambitieux fait date «, s'est-il félicité, faisant savoir que le Fonds pour les technologies propres compte mobiliser 5,6 milliards de dollars pour accélérer le déploiement de projets d'électricité solaire concentrée au Maroc et dans d'autres pays de la région, en collaboration avec la Banque africaine de développement, des bailleurs de fonds et d'autres donateurs. M. Zoellick a d'autre part souligné la portée significative des plans de développement sectoriels et des réformes menés au Maroc, mettant en évidence leur intérêt tout particulier «non seulement pour les Marocains, mais pour l'ensemble de la région». «Ce que vous faites ici, ce que vous pouvez faire non seulement aujourd'hui, mais demain, et tous les jours qui suivent, peut avoir un impact tout aussi transformateur. Une étape historique pour le Maroc, des conséquences d'une importance capitale pour nous tous «, a estimé le président de la Banque mondiale.