Les participants à une table ronde sur «l'habitat social à l'épreuve de la qualité» ont appelé les opérateurs immobiliers à respecter le cahier des charges de l'habitat social. La rencontre organisée à Marrakech par «Les Espaces Saâda» a été une nouvelle occasion de pointer les tares qui affectent l'habitat social, en l'occurrence le non respect des critères de qualité. Secteur d'importance stratégique pour le pays, l'habitat social est aussi une voie de sortie par le haut pour les sociétés de promotion immobilière qui semblent souffrir du marasme dans l'immobilier résidentiel et golfique. «L'habitat social et la densité», «l'habitat social et l'offre publique», et «l'habitat social et l'offre du secteur privé», ont été au menu d'une rencontre organisée, vendredi dernier à Marrakech, par «Les Espaces Saada» dans le cadre de la deuxième édition de la table ronde de l'immobilier qu'organise annuellement la filiale de Palmeraie Holding. «Le concept de l'habitat social, tel que lancé depuis 1995 ne répondait pas aux critères de qualité, ce qui a poussé les pouvoirs publics, notamment le département de tutelle, à promouvoir l'implication du secteur privé et à définir de nouvelles orientations pour le développement de ce créneau à travers, entre autres, l'accompagnement des opérateurs immobiliers, a indiqué Taoufiq Hjira, ministre de l'habitat, de l'urbanisme et de l'aménagement de l'espace lors de cette table ronde qui a connu également la participation de Saïd Sekkat, secrétaire général de la fédération des promoteurs immobiliers et du sociologue Abderrahmane Rachik. Selon M. Hjira, les besoins réels du Maroc en habitat social se chiffrent à 150.000 unités par an. Le gouvernement s'attache à accompagner les promoteurs en vue de garantir le logement à tous les citoyens et lutter contre l'habitat insalubre, a indiqué le ministre, appelant par la même occasion, l'ensemble des intervenants à respecter les dispositions du cahier des charges de manière à répondre aux attentes des clients. Face à la demande, qui se fait de plus en plus pressante sur ce genre d'habitat, les opérateurs immobiliers se doivent de définir de nouvelles orientations pour la promotion de ce secteur, dans le cadre d'une vision globale et intégrée en accordant la priorité à la qualité, devait rappeler le ministre. Mettre sur le marché un habitat économique ou social ne signifie point la mise en défaut de la qualité, a insisté M. Hjira, soulignant que dans cette action d'encouragement au privé l'Etat invite les opérateurs à mettre sur le marché un habitat qui ne souffre d'aucun déficit. Pour sa part, Saïd Sekkat, secrétaire générale de la fédération des promoteurs immobiliers, a indiqué qu'une offre alliant qualité et accessibilité doit être réfléchie sur la base du juste prix, autant pour le promoteur que pour l'acquéreur. C'est là que réside le nœud gordien de l'intervention du secteur immobilier privé dans le financement de l'habitat économique. Dans leurs efforts constants, tel que souligné le long de cette note de cadrage de cette table ronde, est-ce que les pouvoirs publics ont bien cerné l'équation prix/qualité dans leur aide à l'investissement accordée au privé ? Revers de cette interrogation : Est-ce que le secteur immobilier privé est à même de relever le challenge de la qualité, dans un secteur où le côté social est prioritaire et déterminant ? Si oui, est-ce que le seuil des 250.000 DH aujourd'hui fixé par l'Etat est adéquat pour, justement, offrir un habitat social qui garantisse des conditions de vie qualitativement acceptables ? Car, souvenons-nous en, la demande croissante en logements, l'accélération du rajeunissement de la population marocaine, la mixité sociale et intergénérationnelle, le surenchérissement du coût de la vie, la crise économique et financière…, tous ces facteurs commandent aux grands enjeux auxquels devraient instamment faire face une politique publique offensive de l'habitat, d'une part, et une offre immobilière privée qui concilie qualité et juste prix, d'autre part.