L'asthme est une maladie inflammatoire des bronches qui débute généralement depuis la jeune enfance vers 4 ans ou 5 ans et des fois vers 10 ans. Il représente un motif important des consultations pédiatriques. Les garçons sont plus touchés que les filles. Les causes de l'asthme sont : l'allergie, la première cause de l'asthme chez l'enfant, et la pollution, surtout dans les grandes villes. L'asthme, ou maladie réactionnelle des voies respiratoires, est une affection chronique qui se traduit par une gêne respiratoire en raison de l'inflammation des bronches, qui sont les principales voies de passage de l'air dans les poumons. Se caractérisant par des crises de dyspnée (respiration difficile), avec au moment de l'expiration un sifflement caractéristique, cette maladie atteint les bronches et l'appareil respiratoire. Elle se manifeste le plus souvent entre l'âge de 5 et 15 ans, mais l'asthme de l'enfant peut apparaître dès les premiers mois de la vie Trois changements se produisent à l'intérieur des voies respiratoires pulmonaires chez les personnes atteintes d'asthme : le premier changement est une inflammation, ou un gonflement, moyennant quoi les voies aériennes sont enflammées et sécrètent un mucus épais. L'inflammation entraîne ensuite une constriction des muscles entourant les voies aériennes, provoquant leur rétrécissement. Ce rétrécissement est également dénommé bronchospasme. Le troisième changement est une augmentation de la sensibilité des voies aériennes ayant pour effet une sensibilité excessive du sujet asthmatique aux produits de desquamation des animaux, au pollen, à l'air froid et à la fumée de cigarette, pour n'en citer que quelques uns. La prévalence de l'asthme La prévalence de l'asthme est beaucoup plus fréquente chez l'enfant que chez l'adulte. Au Maroc, elle se situe entre 16 et 20% de la population générale. Par exemple, dans les grandes villes comme Casablanca, la prévalence serait de 20%. Dans les zones du sud ou de l'intérieur elle varie entre 12 et 14%. L'asthme de l'enfant est très souvent d'origine allergique 20 % chez les nourrissons. 40-50 % chez les jeunes enfants. 80 % chez les adolescents. En cause les modifications du style de vie Plus de pollution atmosphérique (les particules diesel rendent les pollens plus allergisants et irritent les bronches). Plus de polluants dans l'habitat (produits d'entretien, colles, meubles en contreplaqué...) et plus de temps passé à l'intérieur des maisons. Grâce aux progrès de l'hygiène, aux médicaments et aux vaccins, le système immunitaire n'a plus à se battre contre les virus et les bactéries, il réagit donc de façon excessive contre les allergènes. Diversification alimentaire des bébés souvent trop précoce (introduction d'aliments allergisants). Alimentation moins riche en fruits et légumes et davantage en graisses et en sucres : cela augmente l'inflammation des bronches, mais aussi l'obésité qui favorise l'asthme. Généralement, l'asthme résulte de plusieurs facteurs Le terrain allergique (également appelé terrain atopique) : C'est une prédisposition génétique à développer des manifestations allergiques comme l'eczéma, la rhinite allergique ou l'asthme, qui sont souvent liées. Pour un enfant, le risque d'avoir une manifestation allergique est inférieur à 10 % si aucun de ses parents n'est allergique ; il passe à 27 % si un des parents l'est, et à 50 % si les deux le sont ! Mais l'hérédité n'est pas une fatalité et il y a toujours des exceptions ! Les facteurs favorisants : Chez les bébés : infections virales à répétition (bronchiolites), reflux gastro-oesophagien, tabagisme environnant, mais aussi tabagisme de la mère pendant la grossesse. Chez les enfants plus grands : exposition aux allergènes (pollens, acariens, animaux domestiques...), tabac, pollution, brouillard et air froid (surtout associé à un effort), stress... La prévention s'impose L'enfant asthmatique respire mal, il tousse, se réveille la nuit... Il est souvent gêné lorsqu'il fait des efforts ou du sport. Sa vie familiale, scolaire et sociale risque d'être perturbée. Il peut avoir des conséquences à long terme : s'il n'est pas bien traité, l'asthme peut diminuer la croissance des poumons et entraîner à la longue une insuffisance respiratoire. Il risque ainsi de persister à l'âge adulte et de devenir chronique. Il peut avoir des conséquences graves : les crises d'asthme sévère nécessitent une hospitalisation. Mal prises en charge, elles peuvent être fatales Les clés de la prévention de l'asthme Diagnostiquer l'asthme le plus tôt possible Chez qui ? Un nourrisson qui a des bronchiolites à répétition (plus de 3 par saison), un jeune enfant qui tousse souvent ou qui a une respiration sifflante, un adolescent qui retrouve difficilement son souffle lorsqu'il fait du sport... Ce sont des signes d'asthme, parlez-en à votre médecin. Comment ? Les explorations fonctionnelles respiratoires (EFR) comme la spirométrie permettent de mesurer les débits expiratoires qui sont des indicateurs de la capacité respiratoire. Le médecin spécialiste (pneumologue) les utilise pour le diagnostic et surtout le suivi de l'asthme, au moins une fois par an. Une radio des poumons est toujours nécessaire pour s'assurer qu'il n'y a pas un autre problème pulmonaire (corps étranger, malformation, mucoviscidose...). Identifier les facteurs déclenchants et les éliminer Grâce à un interrogatoire détaillé, le médecin cherche à savoir dans quelles circonstances les crises se déclenchent : lieu (intérieur ou extérieur), saison, circonstances particulières (présence d'un animal, après avoir mangé certains aliments...). Des tests cutanés (prick-tests) ou sanguins - dosage de certains anticorps, les immunoglobulines E (IgE) - permettent de savoir si l'on est sensibilisé à certains allergènes. Respecter le traitement et les conseils du médecin Eviter de fumer dans la maison (ou au moins, aérer régulièrement). Bien traiter toutes les infections respiratoires. Faire du sport pour entretenir sa capacité respiratoire. Bien s'échauffer et ne pas courir par temps trop froid. Certains sports sont interdits (plongée sous-marine) ou peu recommandés (ex.: judo, à cause de la poussière). L'enfant peut, par exemple, avoir toujours sur lui son médicament de la crise et l'utiliser avant certains efforts. Bien suivre le traitement Lorsque l'asthme est bien contrôlé, on peut éviter les crises et l'enfant peut mener une vie presque normale. Il faut pour cela bien suivre le traitement prescrit. Il comprend en général : un traitement de la crise : broncho-dilatateur à courte durée d'action par voie inhalée qui ouvre les bronches et soulage rapidement et un traitement de fond : en cas d'asthme persistant léger, un Corticoïde inhalé ; en cas d'asthme persistant modéré à sévère, un corticoïde inhalé et un broncho-dilatateur à longue durée d'action. Mais c'est là un domaine réservé exclusivement a votre médecin traitant qui est seul habilité a vous prescrire le médicament qui vous convient le plus.