La conférence organisée par l'association des médecins internes du CHU de Casablanca le Jeudi 10 Mars 2011, sous le thème «Le médecin et la vie politique», animée par le professeur Houcine. Louardi, doyen de la Faculté de Médecine et de Pharmacie de Casablanca, membre du bureau politique du PPS et le Pr. A. GARCH enseignant à la faculté de médecine de Casa et membre du bureau politique du PSU, a drainé une foule très importante composée essentiellement de jeunes médecins, de professeurs en médecine, de représentants des syndicats des médecins tant du secteur public que du secteur privé. La présence des représentants des partis progressistes PPS, PSU, USFP à cette conférence- débat a été très remarquée et appréciée par les médecins internes et les jeunes médecins en exercice au sein des hôpitaux de Casablanca. Intervenant en premier, le Pr A.Garch a fait montre d'une grande maîtrise du sujet, apportant tour à tour des repères historiques qui mettent en relief l'implication des médecins dans la vie politique depuis des temps lointains. L'orateur a passé en revue les faiblesses, les anomalies, le malaise qui minent notre système de santé, un système qualifié de bureaucratique, monopoliste et népotique, une situation décriée par toutes les forces vives de la nation, car le décalage entre les principes énoncés et le discours tenu par les responsables et les décideurs du département de la santé d'une part et la réalité sur le terrain d'autre part, est tout à fait paradoxale. C'est les raisons pour lesquelles aujourd'hui les jeunes médecins se doivent de s'impliquer dans la vie politique, investir le champ politique, ne pas laisser le vide qui profite à l'obscurantisme et au népotisme. Nos jeunes médecins représentent un grand vivier de compétences, d'intellectuels, c'est l'élite qui est appelée aujourd'hui à participer activement au sein des partis démocratiques et progressistes pour entreprendre de manière collective le chantier réformiste prometteur, de manière à permettre à notre pays de réaliser un saut qualitatif dans la transition démocratique. Les jeunes médecins se doivent d'être mobilisés, d'être des acteurs actifs dans la gestion de la chose publique pour accorder plus d'attention aux questions culturelles, sociales, économiques et politiques, afin de relever les défis du présent et du futur auxquels notre pays doit faire face. Intervenant à son tour, le Pr Houcine Louardi, doyen de la Faculté de Médecine et de Pharmacie de Casablanca, membre du bureau politique du PPS a posé à l'assistance les questions qui taraudent l'esprit des médecins, à savoir : * La politique : pourquoi faire ? * Les jeunes ont-ils (elles) besoin de la politique ? * La politique a-t-elle besoin des jeunes ? * De quoi ont besoin les étudiants et les jeunes médecins en formation ? L'orateur a interpellé les jeunes médecins, expliquant que la situation est sérieuse. S'agissant du secteur de la santé. Comment expliquer qu'un secteur qui bénéficie d'investissements énormes puisse être aussi peu efficace ? Comment expliquer que l'on puisse demander plus d'argent au moment ou seuls 48 % du budget alloué au département de la santé sont utilisés. Ce qui se traduit par le retour dans les caisses de l'Etat à la fin de l'exercice budgétaire de plusieurs milliards de Cts. Comment expliquer que l'on puisse construire des structures sanitaires au moment où des centaines de dispensaires et de centres de santé sont fermés ? Comment expliquer qu'un système qu'on voulait généreux soit l'objet de tant de critiques ? Les interrogations sont nombreuses, les réponses paraissent plus complexes. Cette situation succincte, mais qui démontre que des décisions fantaisistes, hâtives, incohérentes sont souvent prises par des responsables qui s'appliquent à écarter les médecins dans les prises de décisions. La santé reste à ce jour un système centralisé et par voie de conséquence très bureaucratisé. Les jeunes médecins ont à maintes reprises manifestés pour dénoncer les anomalies auxquelles ils font face. Aujourd'hui, ces mêmes jeunes médecins demandent de pouvoir : * Faire carrière dans la spécialité de leur choix * Intégrer la fonction publique dès la 1ère année * Avoir une couverture médicale et sociale * Bénéficier d'une formation de qualité * Etre associés à la gestion de leur faculté et de leur CHU * Exercer dans la région/ville de leur choix * Etre libres, avoir des loisirs,… * Etre respectés et écoutés Le Pr Houcine Louardi a insisté sur les anomalies qui freinent aujourd'hui le développement du secteur de la santé au moment où notre pays peut se prévaloir de compétences reconnues, mais qui sont handicapées par une politique aveugle, fantaisiste qui ne répond pas à leurs attentes afin qu'ils puissent exceller et assurer des soins de qualité à l'ensemble de nos concitoyens. Parmi ces anomalies, il y a : Non valorisation et non implication des ressources humaines [médecins en formation] Défaillance dans la gouvernance [compétences ? corruption] Insuffisance en qualité et en quantité des RH Décisions concentrées et centralisées Inadéquation de l'offre par rapport aux besoins Absence de communication Nous sommes tous concernés par l'avenir de notre pays et plus particulièrement notre jeunesse dont, vous, les jeunes médecins faites partie intégrante, le Maroc a besoin de vous, de votre générosité, de votre intelligence, de vos efforts et de vos apports Lors du débat qui a suivi cette conférence «le médecin et la vie politique», le camarade Abdelwahed Et Fassi, membre du bureau politique du PPS, a pris la parole insistant sur le contenu du discours royal adressé à la nation, le Mercredi 9 Mars 2011, insistant sur la profonde symbiose de Sa Majesté avec la principale revendication à laquelle ont appelé le Parti du Progrès et du Socialisme et les autres forces démocratiques, à travers le lancement d'une nouvelle génération de réformes, dans le cadre d'une révision globale de la Constitution, soumise à un référendum populaire. Le camarade Abdelwahed El Fassi a expliqué à l'assistance composée de jeunes médecins toute l'importance de cette révision qui consacre le système de la régionalisation avancée, reconnaît la constitutionnalisation de l'amazighité, renforce l'indépendance de la justice et instaure un nouvel équilibre des pouvoirs, basé sur un gouvernement politique représentant la volonté du peuple et doté de plus de pouvoirs et de prérogatives pour gérer les affaires publiques dans leur globalité. Elle permettra l'émergence d'institutions élues aux niveaux national et régional qui ouvrent la voie à des élites compétentes et probes, capables de faire progresser l'expérience démocratique marocaine. Il s'agit là d'une révision qui consacre également l'adoption du référentiel universel en matière des droits de l'homme dans son acception globale, politique, civique, économique, sociale, culturelle et environnementale. Le camarade Abdelahad El Fassi a tenu à rappeler à l'assistance que le Parti du Progrès et du Socialisme et les autres forces démocratiques et progressistes, ont milité depuis longue date pour que se réalisent aujourd'hui les contours de l'Etat moderne, démocratique, qui sont aussi des revendications légitimes exprimées récemment par les franges jeunes de la société marocaine. En réponse aux jeunes médecins qui estiment que les partis politiques sont hermétiquement fermés, je me permets de dire haut et fort à ces jeunes médecins que le PPS leur ouvre les portes pour participer pleinement dans le champ politique afin qu'ils puissent concrétiser leurs aspirations légitimes en optant pour des approches politiques responsables et civilisées aux côtés des militantes et militants du PPS. Le Camarade Nabil Benabdallah, secrétaire général du PPS, place la participation des jeunes dans la vie politique comme priorité du PPS, son appel à l'adresse des jeunes pour rejoindre les partis démocratiques et progressistes est une invitation qui émane du cœur et de la raison. Les jeunes se doivent de répondre à cet appel, se politiser et intégrer la vie sociale, proposer, débattre, s'intéresser à l'avenir de notre pays et contribuer à son développement. La participation de la jeunesse à la construction sociale est essentielle pour le Maroc. La balle est dans le camp des jeunes.