L'aspartame, édulcorant le plus utilisé au monde (Canderel, Nutrasweet...), se retrouve dans plus de 6000 produits, du chewing-gum aux boissons light, dont plus de 500 produits pharmaceutiques. Malgré tout cela l'aspartame est au cœur d'une polémique sur ses possibles effets adverses sur la santé. Cet édulcorant, très souvent utilisé dans les produits lights, est-il dangereux ? Quels sont exactement les risques ? Tour d'horizon pour mettre fin aux contre-vérités. Un édulcorant est une substance à saveur sucrée, qu'on peut incorporer dans certains aliments en remplacement du sucre. Comme leur pouvoir sucrant est très élevé, de 100 à 600 celui du sucre, on en met très peu (un petit comprimé équivaut à un sucre). Par conséquent leur apport calorique est négligeable. Ils n'ont aucun impact sur la glycémie (taux de sucre sanguin), et conviennent aux personnes diabétiques. Pour remplacer le sucre raffiné, celui que nous utilisons tous les jours et qui se présente sous forme de petits morceaux blancs (le saccharose) et ses calories, la palette des édulcorants, qui véhiculent une saveur sucrée, est large. De la saccharine à l'aspartame, leur pouvoir sucrant a permis une réduction drastique des “sucres” ajoutés dans l'assiette. Contrairement aux idées reçues, ils ne provoquent pas de libération d'insuline “réflexe” au goût sucré, n'augmentent pas l'appétit ou le nombre de calories ingérées. La saccharine : contre-indiquée pendant la grossesse La saccharine est le plus ancien des édulcorants, découverte il y a plus d'un siècle, et probablement l'une des plus étudiées. Comme un effet cancérigène avait été retrouvé sur l'animal, jamais démontré chez l'homme toutefois, les autorités sanitaires ont ouvert grand le parapluie et appliqué le principe de précaution : cet édulcorant (que l'on trouve par exemple dans la marque Sucrette) est déconseillé pendant la grossesse et l'allaitement. Une récente étude vient mettre à jour un risque élevé d'accouchement prématuré chez les femmes enceintes qui consomment de l'Aspartame. Depuis la mise sur le marché de cet édulcorant en 1974, différents effets indésirables lui ont été imputés : sclérose en plaques, Lupus érythémateux, épilepsie, et tumeurs (surtout cérébrale). Mais aucune preuve de la causalité de l'Aspartame n'a été à ce jour prouvée. Oui aux autres édulcorants Les additifs de synthèse que sont l'aspartame (composé de deux acides aminés dont la phénylalanine) ou le sucralose (fabriqué à partir du sucre) sont jusqu'à preuve du contraire sans danger pour l'homme (les risques de cancer avec l'aspartame, évoqués lors d'une étude publiée en 2005, ont été depuis complètement écartés), et notamment pour la femme enceinte ou allaitante, l'absence d'effet sur la gestation ayant été évaluée par les autorités réglementaires lors de la fixation des doses journalières admissibles (DJA). A savoir, la DJA d'aspartame pour une personne pesant 60 kg équivaut à 16 canettes de 355 ml de boissons gazeuses “diet” ! Autant dire quasiment impossible à atteindre. Principe de précaution toujours, mieux vaut les utiliser sans excès. Et pour cela, consultez les notices, le nom ou le numéro E de celui-ci figurant dans la liste des ingrédients (exemple “édulcorant : aspartame” ou “édulcorant : E 951”). Comment puis-je savoir que l'aspartame est sans danger ? Selon la législation alimentaire européenne, l'aspartame est classé comme additif alimentaire et, en tant que tel, il a subi des tests rigoureux ainsi qu'une évaluation de son innocuité par le Comité Scientifique pour les Aliments, avant son autorisation en 1981. Une fois qu'un additif a été certifié sans danger par l'Union Européenne, il reçoit un numéro E; pour l'aspartame c'est le E-951. L'évaluation de la sécurité d'un additif inclut des études sur son évolution dans notre corps et tient compte des utilisations prévues, afin de déterminer les quantités susceptibles d'être consommées. L'aspartame a été déclaré sans danger pour le grand public, y compris pour les diabétiques, les femmes enceintes ou allaitantes et les enfants, par plus de 90 pays à travers le monde ainsi que par des organismes de régulation comme le Comité conjoint FAO/OMS d'experts en Additifs Alimentaires des Nations-Unies (JEFCA) ou la Food and Drug Administration (FDA) américaine. Les effets indésirables hypothétiques des édulcorants sont en tout cas bien inférieurs à leurs avantages. Cela dit, en ce qui concerne les femmes enceintes ils ne doivent pas remplacer des aliments à forte valeur nutritive (fruits, légumes, poissons, etc.). Car une alimentation équilibrée, c'est essentiel pour le futur bébé ! Beaucoup de bruit pour rien Dans le registre des effets imputables à l'Aspartame on trouve pratiquement de tout cancer, sclérose en plaque, épilepsie, céphalées, convulsions, œdèmes.. Bref la liste des maux est très longue. Aucun lien n'a pu être établi. A ce sujet L'Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa) qui est un établissement public français dont la mission principale est d'évaluer les risques sanitaires et nutritionnels présentés par tous les aliments, y compris l'eau, qu'ils soient destinés à l'homme ou à l'animal, dans le but d'alerter les pouvoirs publics en cas de nécessité et plus largement d'informer le public , souligne que certains individus peuvent présenter une sensibilité particulière à l'aspartame. Donc si vous éprouvez des nausées ou d'autres problèmes de santé, n'hésitez surtout pas à consulter votre médecin. Mais sachez cependant que l'aspartame a toutes les chances de ne pas en être le responsable.