Deux études scientifiques publiées récemment mettent à nouveau en cause l'aspartame pour ses effets sur la santé. L'aspartame a souvent été accusé de nombreux maux, tour à tour soupçonné de provoquer des tumeurs du cerveau, des maux de tête, de la sclérose en plaques, des atteintes de la rétine, des maladies du foie… Aujourd'hui, selon deux études récentes, cet édulcorant chimique provoquerait des naissances avant terme chez les femmes et des cancers chez les souris mâles. Un travail mené par le Danois Thorhallur Halldorsson, publié dans The American Journal of Clinical Nutrition fin 2010 et portant sur 59.334 femmes, fait ressortir un lien entre la consommation de boissons à base d'édulcorants et le risque d'accouchement prématuré. Ce dernier augmenterait ainsi de 38 % pour une consommation journalière d'au moins un soda allégé, et de 75 % avec quatre sodas allégés par jour. L'impact est moindre avec les boissons non gazeuses, l'augmentation du risque allant de 11 à 29 %. Un des produits alimentaires les mieux étudiés dans le monde Une autre étude, italienne cette fois, réalisée par le chercheur Morando Soffritti avec l'équipe du Centre de Recherche sur le Cancer Ramazzini de Bologne et publiée dans The American Journal of industrial medecine, montre que cet édulcorant élève les risques de cancers du foie et du poumon chez 240 souris mâles, exposées de la gestation à la mort. En revanche, ces risques n'apparaissent pas augmentés chez les femelles. L'Association Internationale des Edulcorants «conteste la validité scientifique de ces 2 études et rappelle que l'aspartame constitue l'un des produits alimentaires les mieux étudiés dans le monde». C'est aussi un des plus utilisés, puisqu'il est présent dans près de 6.000 produits alimentaires à travers le monde et dans plus de 500 produits pharmaceutiques, notamment des sirops et antibiotiques pour enfants. Cet édulcorant puissant et faible en calories, dont le pouvoir sucrant est environ 200 fois supérieur à celui du saccharose (sucre de table), sucre les boissons, les desserts dits «light», les confiseries, les chewing-gums, les produits laitiers, les produits hypocaloriques et amaigrissants. Il est également utilisé comme édulcorant de table. Un produit consommé par 200 millions de personnes Il est possible d'identifier les produits alimentaires contenant de l'aspartame en consultant la liste des ingrédients sur leur étiquette ou leur emballage. Il apparaît sous son nom ou sous son numéro : E-951. Chez les enfants et les femmes en âge de procréer, l'absorption quotidienne est estimée à 2,5 à 5 milligrammes par kilo de poids corporel. La dose journalière admissible établie par l'Autorité européenne de sécurité des aliments est de 40 mg/kg. Selon le RES (Réseau environnement santé), 200 millions de personnes en consommeraient «régulièrement» dans le monde. Une raison suffisante pour réévaluer les risques de l'aspartame. En France, l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) a annoncé, mardi 11 janvier, qu'elle allait examiner «sans délai» ces deux nouvelles études. Affaire à suivre…