L'ostéoporose est une maladie qui cause l'amincissement et la fragilisation des os. Les fractures ostéoporotiques surviennent surtout au poignet, à la colonne et à la hanche. À ce jour, aucune cause d'ostéoporose n'a pu être identifiée. L'ostéoporose peut se manifester à tout âge. L'ostéoporose est également appelée la «maladie silencieuse», car la perte osseuse survient sans symptôme et c'est ce qui en fait une maladie redoutable. Les faits et les chiffres A l'échelon mondial On estime que 40% des femmes de 50 ans seront victimes d'une fracture ostéoporotique avant la fin de leur vie, et 14% des hommes. Ces chiffres pourraient doubler d'ici une cinquantaine d'années en raison de l'allongement de l'espérance de vie. A 65 ans, 39% de femmes souffrent d'ostéoporose, elles sont 70% à 80 ans. Dans le monde, on enregistre une fracture toutes les 20 secondes, soit 1.600.000 fractures du fémur par an. Au Maroc Au Maroc l'ostéoporose est une maladie qui reste peu connue, c'est surtout vrai quand on est en présence de femmes ou d'hommes insuffisamment ou pas du tout informés sur le sujet. Mais il faut dire que l'ostéoporose est néanmoins une maladie osseuse assez fréquente surtout chez les femmes. Au cours de son existence, une femme de 50 ans ou 60 ans courra le risque (40 %) de se fracturer la hanche, les vertèbres ou le poignet. Une femme sur quatre ayant subi une nouvelle fracture vertébrale se fracturera de nouveau dans l'année. Les fractures vertébrales sont associées à un risque plus élevé de mortalité. L'ostéoporose n'a pas laissé nos praticiens insensibles aux risques que courent les femmes, c'est pourquoi les spécialistes au niveau de l'hôpital El Ayachi de Salé avaient réalisé une étude qui a montré que la prévalence de l'ostéoporose était de 30% chez les patientes ménopausées, que 90% des patientes de plus de 25 ans présentaient une insuffisance en vitamine D et que 12% des femmes ostéoporotiques ont fait au moins une fracture de ce type au cours de leur vie. Ces chiffres prouvent que l'ostéoporose est un vrai problème de santé publique au Maroc et que le diagnostic précoce de la pathologie est primordial afin de prévenir le risque de fracture et de préserver la qualité de vie des patients Les fractures sont les répercussions les plus importantes de l'ostéoporose, notamment celles de la hanche, du poignet et de la colonne; elles en sont souvent les premiers indicateurs chez une personne atteinte d'ostéoporose. Une fracture vertébrale (os brisé de la colonne) peut survenir après avoir fait une chute, un mouvement de torsion ou après avoir soulevé une charge trop lourde. Les fractures vertébrales sont généralement non décelées ou diagnostiquées en tant qu'étirement d'un muscle. Ces fractures peuvent causer une douleur chronique et la crainte du patient d'en subir une autre pourrait même restreindre ses activités après la guérison de sa fracture. Pour de nombreuses femmes âgées de plus de 50 ou 60 ans, une fracture de la hanche attribuable à l'ostéoporose se produit habituellement à la suite d'une chute. Les fractures de la hanche entraînent les répercussions les plus sérieuses. La mobilité peut être est réduite et l'utilisation d'un fauteuil roulant pour celles qui peuvent se l'acheter pourrait devenir nécessaire éventuellement. En fait, la moitié des personnes qui ont subi une fracture de la hanche doivent marcher avec un appareil ; le tiers d'entre elles perdent leur autonomie et un patient sur cinq mourra à la suite de complications liées à ce type de fracture (pneumonie, caillots sanguins ou infection). Les fractures de hanche posent aussi le problème des prises en charge des patientes âgées qui ont des besoins spécifiques (nursing, alimentation, élimination, hygiène …) sans oublier les prothèses de hanche qui ne sont pas à la portée de toutes les bourses. C'est ce qui en grande partie explique les situations d'handicape que vivent ces personnes dont certaines se retrouvent dans l'incapacité de subvenir a leurs propres besoins. Si l'on se réfère aux résultats de l'étude réalisée à l'hôpital El Ayachi , étude qui est relativement ancienne, on ne peut qu'attirer l'attention des responsables et des décideurs au niveau du ministère de la santé sur les risques de cette maladie, qui fragilise le squelette et qui est donc responsable de fractures au moindre choc, voire de fractures spontanées dont sont surtout victimes des personnes âgées sans couverture médicale de type AMO ou autre, ce qui pose de facto le problème de la prise en prise en charge de cette frange de notre population qui se retrouve du jour au lendemain avec une perte d'autonomie handicapante. L'ostéoporose peut être post-ménopausique (après la ménopause), elle touche surtout l'os trabéculaire et se manifeste par des fractures du poignet ou des fractures vertébrales. Elle peut être sénile (due à la vieillesse), elle touche alors les deux sexes après 75 ans et se manifeste par des fractures du col fémoral essentiellement. L'ostéoporose peut être secondaire à la prise de certains médicaments tels les corticoïdes (les dérivés de la cortisone) en prise au long cours (plus de 3 mois) qui constituent la cause la plus fréquente. Des maladies endocriniennes tels les hypogonadismes, l'hyperthyroïdie, le diabète de type 1, l'hyperprolactinémie, l'acromégalie ; les rhumatismes inflammatoires chroniques telle la polyarthrite rhumatoïde ; l'alcoolisme et le tabagisme chronique peuvent favoriser la survenue de l'ostéoporose. Cependant, il existe des moyens pour réduire votre facteur de risque. En effet, assurez-vous de consommer l'apport adéquat de calcium et de vitamine D, incorporez régulièrement des exercices de mise en charge dans vos habitudes de vie tels que marcher, monter un escalier au lieu de prendre l'ascenseur, pratiquer des sports qui vous seront conseillés par votre médecin . Si vous avez reçu un diagnostic d'ostéoporose, informez-vous auprès de votre médecin au sujet des traitements qui aident à diminuer votre risque de fracture. La perte osseuse est inéluctable au fil des décennies mais on peut la limiter et en retarder les effets en se constituant un bon capital osseux dès le plus jeune âge et en l'entretenant ensuite. Pour cela, il faut avoir une activité physique régulière, une alimentation suffisamment riche en calcium et un apport correct en vitamine D. Qui doit se faire dépister d'abord les personnes à risque, les femmes de plus de 60 ans qui ne prennent pas de traitement hormonal, les personnes qui ont un antécédent personnel de fracture après un traumatisme minime, ou un antécédent familial d'ostéoporose (notamment une fracture du col du fémur), celles qui ont pris des traitements qui font baisser la densité osseuse comme les corticoïdes, des médicaments contre le cancer du sein et celui de la prostate. Le tabac et l'alcool contribuent aussi à fragiliser les os. Enfin, les gens très minces sont plus à risque. Traitement Pour le traitement, il existe plusieurs molécules qui sont certes efficaces et qui ont fait leurs preuves. Ces traitements doivent en règle générale être institués dès que l'on considère que le patient a un risque fracturaire élevé. Mais ce n'est pas toujours facile pour un médecin de décider de l'indication d'un traitement. Il ne faut le donner ni trop tôt, ni trop tard. En moyenne, un médicament est prescrit pour cinq ans. Ensuite il faut réévaluer son indication, éventuellement changer de traitement ou proposer une interruption thérapeutique. Malheureusement, ce sont des médicaments qui coûtent cher et qu'il faut prendre pendant plusieurs années (2 à 5 ans en général). La sensibilisation des personnes à risques est importante, comme l'est aussi celle des jeunes en ce qui concerne l'ostéoporose. Qui dit sensibilisation dit aussi prévention de cette terrible maladie. A cet égard, nous n'agissons pas comme il se doit en ce qui concerne l'ostéoporose. A ce jour nous n'observons aucune campagne sensée informer les personnes concernées par cette maladie, il y a une absence totale de communication. Il est vrai que le ministère a un rôle a jouer dans ce sens, mais pas tout seul, le rôle des médias est important pour sensibiliser la population et les décideurs à ce problème. Il faut multiplier les campagnes d'information essentiellement pour les conseils d'hygiène de vie qui permettrait de prévenir l'apparition de cette maladie et de beaucoup d'autres maladies chroniques très coûteuses pour l'individu et la société comme le diabète et les maladies cardio-vasculaires. La prévention commence dès l'enfance. Un régime alimentaire équilibré riche en calcium et des exercices physiques réguliers (1 heure trois fois par semaine) ainsi que l'élimination du tabac et alcool qui sont des toxiques.