L'Organisation démocratique du Travail a présenté en conférence de presse, hier à Rabat, les conclusions de son rapport sur l'année 2010. Dans ce bilan qui vient «en complément aux conclusions abouties en 2009», l'organisation a pris le contre-pied des indicateurs d'évolution officiels qu'elle a qualifiés d'enjolivés. En confortant les mauvaises tendances observées jusqu'alors, l'année qui se termine est, contrairement aux allégations, franchement mauvaise sur le plan social, ont estimé des responsables de cette organisation. Selon eux, l'an 2010 s'est caractérisé par une aggravation des conditions de vie des citoyens, en raison notamment, de difficultés structurelles et conjoncturelles majeures. En sorte que, politique économique gouvernementale et effets de la crise mondiale se donnant la main, le Maroc n'occupe plus que le 75ème rang sur l'échelle de la compétitivité internationale, en retrait de deux points par rapport à 2009. Au chapitre des difficultés internes expliquant ces contre-performances, l'ODT a cité la mauvaise gouvernance, nourrie selon elle, au clientélisme et à la corruption. En étai à ces convictions, l'instance a mis en exergue le rapport de la cour des comptes qui pointe la gestion de certains décideurs. Gestion à laquelle elle impute pour une part non négligeable, le mauvais comportement d'indicateurs d'évolution essentiels à la croissance et au développement à long terme. C'est ainsi qu'elle estime que les IDE ont reculé du fait des retraits d'investisseurs de taille, que l'inflation va croissant et que le PIB stagne à cause de fermetures d'usines. En vis-à-vis à ce tableau économique peu reluisant, l'ODT a également présenté une image peu attrayante de la situation sociale au Maroc, qu'elle dit être caractérisée par une paupérisation grandissante des classes moyennes - celles-là même qui constitue le fer de lance du développement dans l'optique étatique, a-t-elle précisé -, une aggravation du chômage et celle des conditions d'accès aux soins de base et à l'éducation. Sur ce point de l'éducation en particulier, l'organisation a longuement fait le procès de la première année du programme d'urgence, dont elle a qualifié les résultats d'échec assourdissant. Frappé au coin de la centralisation et de l'unicité de la décision, marqué par la cacophonie entre les académies, les délégations et les établissements qui ne parviennent pas à accorder leurs violons, les mesures prévues ont tourné court dans le secondaire, affirme l'ODT. Et, les choses n'ont pas meilleure allure dans les universités qui ne participent pas au dialogue social et n'ont su dépenser leurs importants subsides au point que l'administration en a convenu qui les a réduits de 40% dans le nouveau budget. L'instance fait un bilan tout aussi sombre de la situation sanitaire générale qui, a-t-elle soulignée, est caractérisée par l'échec des principaux objectifs que s'étaient fixées et la stratégie du ministère et les objectifs du millénaire. C'est ainsi que les décès en couches ressortent à 132 sur 100.000, quand la stratégie du ministère de la santé en prévoyait 50 et les objectifs du millénaire 81. C'est ainsi également que les décès des enfants de moins de 5ans se situent à environ 40 pour 1000, quand la stratégie en prévoyait 15 et les objectifs 14.