La direction de la société Mornatex, filiale d'un groupe anglais dans le domaine du textile, a décidé la fermeture de ses 4 usines à Salé et l'arrêt définitif de ses activités au Maroc. L'ODT vient de saisir la justice et lance un appel à la solidarité avec 1.500 ouvrières et ouvriers, licenciés abusivement à la veille de Aïd Al Adha. A la veille de l'Aïd El Kébir, une multinationale a décidé de licencier 1.500 ouvriers à Salé, a-t-on appris de source syndicale. Sous prétexte de difficultés financières, la direction de la société Mornatex, filiale d'un groupe anglais dans le domaine du textile, a décidé la fermeture de ses 4 usines à Salé et l'arrêt définitif de ses activités au Maroc et par conséquent, le licenciement de l'ensemble de ses salariés, au nombre de 1.500. L'entreprise en question est une filiale de Courtaulds (UK), spécialisée dans la confection d'habillement pour femmes, de lingerie et de vêtements produits à travers le monde pour de grandes enseignes telles que Marks and Spencer, Victoria's Secret, Gossard, etc. Selon l'ODT (Organisation démocratique du travail), qui suit le dossier, la direction de la société multinationale a choisi la politique de la fuite en avant. «Elle n'a proposé aucune mesure concrète aux salariés, même les obligations légales dans ce genre de situation ne sont point respectées ; voulant ainsi fermer et licencier les travailleuses et travailleurs des 4 usines à moindres frais». Pour l'instant, les travailleurs se sont mobilisés devant leurs usines, empêchant le fret et la sortie du matériel, et observent depuis une semaine un sit-in pour protester contre cette fermeture, alertant aussi les pouvoirs publics sur cette situation dramatique. Selon un rapport établi par l'ODT, ce phénomène touche plusieurs secteurs. «Le scandale de la fermeture de l'usine Mornatex nous fait craindre le pire pour les mois et années à venir dans plusieurs villes industrielles du royaume. Cependant, il est urgent que le gouvernement marocain intervienne auprès de la direction de la société pour éviter le chômage de 1.500 ouvrières et ouvriers, soutiens de leurs familles, et revoir sa politique vis-à-vis de ses filiales délocalisées qui réalisent des milliards de bénéfices chaque année et sous prétexte de difficultés financières et de pertes de marchés, voyagent vers d'autres cieux «plus attractifs»». Dans le même contexte, l'ODT signale que l'évolution de ce phénomène pourrait avoir des retombées dramatiques non seulement sur le plan social mais également pour l'ensemble de la structure du secteur de textile marocain. C'est pourquoi le syndicat demande au gouvernement de se pencher sérieusement sur les évolutions actuellement en cours au sein de ce secteur et de relancer ou de prendre des initiatives concrètes et efficaces en vue de sauvegarder le secteur le plus pourvoyeur de postes d'emploi au Maroc Consciente de la gravité de la situation, l'organisation démocratique du travail a saisi le Premier ministre, les ministres de l'emploi, du Commerce et de l'industrie et les autorités compétentes de la ville de Salé qui abrite les usines de la société Mornatex. D'autre part, l'ODT, en concertation avec les délégués du personnel, vient de saisir la justice marocaine et lance un appel à la solidarité nationale et internationale avec les 1.500 ouvrières et ouvriers licenciées abusivement.